Je voudrais souligner l'importance et l'urgence de ce projet de loi.
Depuis maintenant plusieurs années, une souffrance s'est exprimée, parfois de manière violente, dans tous les départements et les territoires d'outre-mer autour de la problématique de la « vie chère ». En effet, la cherté de la vie que l'on constate dans nos pays érode les revenus disponibles des ménages et ralentit considérablement les économies locales. Le résultat en est que la production est limitée et que tous les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge. Nos revenus sont inférieurs de 38 % au revenu médian national. Le PIB des territoires ultramarins est deux fois inférieur à celui de la nation. D'autre part, 52 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
Le calendrier d'adoption du projet de loi est très serré, mais les pays d'outre-mer attendent vraiment une initiative des pouvoirs publics, je dirais même en termes de survie. Car les minima sociaux, compte tenu de l'inflation, ne sont plus que des ressources érodées, permettant à peine de subsister. Je rappellerai que les prix de la santé, par exemple, ont augmenté de 20% en quelques années.
Face à cette situation, la démarche adoptée par le projet de loi est innovante. Jusqu'à présent, les pouvoirs publics prenaient des mesures au coup par coup, en fonction des territoires. Maintenant, avec le dispositif du projet de loi, on s'attaque aux racines du mal. On intervient directement en amont dans la chaîne de formation des prix.
La démarche est aussi ambitieuse : on pense modifier durablement et favorablement le système économique et social des départements et des collectivités d'outre-mer. Bien sûr, pour cela, il faudra du temps. Mais un mécanisme aura été initié, portant sur tous les périmètres de la vie chère.