Monsieur le ministre, entre vos diverses réunions de lundi consacrées à la Syrie et votre visite, mardi, à Bamako, vous avez eu un début de semaine assez dense. Nous vous remercions d'avoir réussi à vous rendre disponible pour nous. Je retiens de votre exposé liminaire la complexité de la situation, qui n'est pas nouvelle, et le débordement du conflit au-delà des frontières de la Syrie, au Liban, en Iran, jusqu'en Israël en affectant ses relations avec d'autres pays. Cette internationalisation potentielle du conflit est inquiétante. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
L'espérance que certains ont pu nourrir que le régime de M. Bachar el-Assad serait plus fragile qu'on ne le pensait et qu'il partirait rapidement ne s'est pas réalisée. Or, depuis des mois, c'est sur cette hypothèse qui n'est pas vérifiée que l'on travaille. Aujourd'hui, on se rend compte de la gravité de la situation et des décisions sont prises : levée de l'embargo sur les armes par l'Union européenne, conférence de Genève 2. Quels seront les pays qui participeront à cette réunion ? Selon leur identité, le contenu de la conférence pourra s'en trouver modifié. Dans ce contexte, notamment avec les demandes russes par rapport à l'Iran, quelle feuille de route précise la France suivra-t-elle pour contribuer à une solution à la fois humanitaire, militaire et politique, sachant que si, pour l'analyse, on sépare ces aspects, en réalité, ils sont étroitement mêlés ?