S'agissant de la livraison des armes, monsieur le ministre, il faut raison garder et se montrer extrêmement prudent : on ne contrôle rien dans cette région. Je suis frappé par cette guerre de religions imbriquée dans des rivalités ethniques très fortes qui est en train de se développer. Une internationalisation, même partielle, risque de remodeler totalement, voire de faire éclater, un certain nombre d'États tels que le Liban, la Syrie, la Turquie même, sans parler du Kurdistan. J'ai l'impression que nous sommes vraiment à la veille d'une explosion de cette région, c'est pourquoi les initiatives occidentales me laissent dubitatif.
Le problème n'est plus de savoir si l'Iran aura sa bombe ; il l'aura. Il s'agit maintenant de savoir comment contrôler les choses. Nous avons vu lors d'un précédent débat en commission des affaires étrangères que ce serait une bombe de seuil. Le droit du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pose un problème en ce qu'il est inégalitaire, même s'il existe pour éviter la diffusion. À mon sens, dans cette région du monde, il va être extrêmement difficile à faire respecter. C'est une question de temps. Peut-être faudrait-il poser le problème différemment, mais j'avoue ne pas avoir de solution.