Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 29 mai 2013 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Il y aurait, à l'heure actuelle, avez-vous dit, monsieur le ministre, quasiment autant de victimes en Irak qu'en Syrie. L'évocation de ce pays m'inspire un lien. Que la presse nous donne les premiers éléments de preuve, je trouve cela à la fois remarquable et surprenant compte tenu de la présence des différents services sur le terrain. Et que penser des journalistes qui nous expliquaient, il y a quelques semaines, que la rébellion avait elle-même utilisé des gaz ? Me souvenant de ce qui s'est passé en Irak, je m'interroge sur la fiabilité de tous ces éléments et me demande si l'on ne chercherait pas à créer des prétextes.

Par manque de temps sans doute, vous n'avez pas donné une réponse complète sur la traçabilité en amont et en aval. Comment peut-on garantir l'utilisation d'une arme une fois qu'elle est sur le théâtre d'opérations ? Quelles garanties les résolutions européennes offrent-elles en matière de traçabilité ?

Je comprends tout à fait et partage votre souci de ne pas lier le dossier de la bombe iranienne et celui des événements en Syrie, mais je vois mal comment on peut organiser une conférence sur la région sans mettre l'Iran dans la boucle. N'est-ce pas la vouer purement et simplement à l'échec ?

On s'aperçoit que la grille de lecture que nous avions adoptée depuis le printemps arabe est totalement faussée. Alors que nous pensions démocratie contre dictature, quelques mois plus tard, le combat oppose Frères musulmans contre salafistes. Ce développement n'offre-t-il pas un formidable succès à la diplomatie russe, qui envoie le message qu'elle soutient ses alliés jusqu'au bout, ce qui pourrait donner à penser que, en Égypte, M. Moubarak aurait peut-être préféré avoir la Russie pour alliée plutôt que les Américains ?

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