Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, monsieur le rapporteur, mesdames et messieurs les députés, je me réjouis de vous retrouver pour cette deuxième lecture.
L'Assemblée a effectué un travail approfondi en première lecture. Je m'en suis réjoui, et en particulier de la contribution des différents groupes de la majorité. Mais, malgré des échanges intéressants, j'ai été déçu que ma volonté de rassembler les uns et les autres sur l'école – certains, sur les bancs de la droite, parlent beaucoup d'« union nationale – n'ait pu se concrétiser.
Je n'ai pas compris que la priorité donnée au primaire, le rétablissement d'une formation des enseignants, la création d'un service public du numérique éducatif, l'amélioration de l'orientation des élèves, l'apprentissage d'une langue vivante dès le cours préparatoire ou encore la mise en place d'un parcours d'éducation artistique et culturelle ne reçoivent pas l'approbation de ceux qui, pourtant, prétendent vouloir servir l'école et appellent, ailleurs, au rassemblement.
Comme vous le savez, le texte a encore évolué lors de son examen au Sénat. Je me réjouis du travail fourni par les sénateurs, car je considère – et c'est la culture que nous portons, dans l'école – que l'on est plus intelligent à plusieurs que tout seul, que la vérité se construit grâce à la diversité des points de vue et que l'on gagne à écouter les uns et les autres.
Vous avez pu constater que le texte issu du Sénat contient des avancées importantes. L'article 3 A précise les finalités de notre travail et, comme il se doit, insiste sur l'éducabilité de chaque enfant. Il rappelle la perspective qui doit être la nôtre : la réduction des inégalités – l'un des grands maux dont souffre le système éducatif – et des injustices à l'égard de ceux qui, déjà, ont le moins.
Des précisions utiles ont été apportées quant au socle commun de compétences, de connaissances et de culture. Pour que tous les enseignants le portent, il est important que nous soyons clairs sur ses objectifs et bien entendu sur sa mise en oeuvre, en harmonie avec les programmes et les évaluations.
Les responsabilités de l'État et les rapports qu'il entretient avec les collectivités locales pour assumer cette tâche éducative – je pense notamment à la carte régionale des formations professionnelles initiales – ont été précisés également.
Ces modifications, apportées par les parlementaires socialistes, par les parlementaires radicaux, notamment sur les questions de laïcité et d'éducation scientifique, et par les parlementaires communistes, ont permis le rassemblement de la majorité. C'est une bonne nouvelle pour l'école et pour l'action de transformation sociale et de justice que nous devons mener.
Mais une fois encore, je m'étonne que ce qui devrait nous réunir – l'inclusion scolaire de tous les enfants, notamment ceux en situation de handicap, l'éducation numérique, l'éducation à l'environnement ou la nouvelle place donnée aux personnels de santé à l'école – n'ait pas permis de rassembler tous les groupes parlementaires du Sénat.
C'est donc bien la majorité de gauche qui porte la refondation de l'école de la République ! C'est donc bien la majorité de gauche qui met en conformité ses actes et ses discours et fait de l'école une priorité, avec pour objectif la réussite de tous les enfants !