Intervention de Patrick Bloche

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche, président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Quelques mots rapidement, en ouverture de cette seconde lecture, pour saluer le travail effectué sur ce texte fondateur de la politique que nous menons en direction de la jeunesse de notre pays et qui a pour première ambition la réussite éducative pour tous.

La semaine dernière, ici même, nous placions la réussite étudiante au coeur de nos échanges. Je tiens à nouveau aujourd'hui à souligner cette continuité, cette belle cohérence qui vise toutes les étapes de la formation des jeunes générations.

Nous avions en première lecture réalisé un minutieux et patient travail d'amendement sur votre projet de loi, monsieur le ministre, que le Sénat a utilement poursuivi. L'attention et l'écoute dont vous avez témoigné montrent l'importance que vous accordez à la contribution du Parlement à la refondation de l'école de la République. Je tenais à le souligner. Le texte qui nous revient de la Haute Assemblée, positivement enrichi, a été voté par une large majorité dont le périmètre politique est réjouissant et prometteur.

C'est la raison pour laquelle nous sommes particulièrement heureux d'entamer aujourd'hui cette nouvelle étape avec plus que jamais l'objectif d'être opérationnels dès la prochaine rentrée scolaire.

Rappelons-en, pour mémoire, les principaux enjeux : priorité donnée au primaire, développement de l'accueil des enfants de moins de trois ans, redéfinition du socle commun, création des écoles supérieures du professorat et de l'éducation destinées à la formation initiale et continue des enseignants, entrée de l'école dans l'ère du numérique.

Je n'oublie pas, bien entendu, l'ouverture de 60 000 postes sur le quinquennat qui se traduira concrètement, dès la prochaine année scolaire, par la création de 6 770 postes d'enseignants dans les établissements scolaires. Il ne s'agit pas de faire du chiffre mais de rétablir la continuité du service public, au bénéfice d'abord des élèves et, a fortiori, de ceux des territoires les plus en difficulté. C'est d'ailleurs aussi le sens du « plus de maîtres que de classes » qui permettra un renouveau pédagogique dans les classes qui en ont le plus besoin, grâce à un réel changement du travail des enseignants avec leurs élèves.

Il s'agit ainsi de permettre aux plus jeunes de nos concitoyens d'élever leur niveau de connaissances et de promouvoir, comme vous le rappelez souvent, monsieur le ministre, une école juste pour tous et exigeante pour chacun. Plus que jamais, l'école est le lieu où l'on doit donner le goût d'apprendre, de chercher, de savoir. Il faut, pour cela, que chacun ait la même chance d'accéder à cette découverte et la même chance de réussir. Aussi, faire vivre la belle promesse républicaine de l'égalité de tous, c'est savoir donner plus de moyens à ceux qui en ont le plus besoin. Et cela suppose, nous l'assumons, de mobiliser aujourd'hui des moyens supplémentaires après les années si difficiles qu'a vécues et par là même subies la communauté scolaire dans son ensemble.

En un an, les différents chantiers sont pleinement engagés et les avancées d'ores et déjà considérables. L'aménagement des rythmes éducatifs en est, j'en suis convaincu, un élément déterminant. À ce titre, je me permets, comme maire du XIe arrondissement de Paris et président d'un comité de pilotage en charge de l'élaboration d'un projet éducatif de territoire, de vous dire combien la mise en oeuvre de cette réforme dans la capitale dès la prochaine rentrée scolaire, de par la volonté de Bertrand Delanoë, est passionnante.

Certes, rien ne se fait spontanément mais nous parvenons à relever les défis les uns après les autres, comme celui qui consiste à recruter 2 500 animateurs formés en quelques mois. Mais il est révélateur que 1 500 associations aient répondu à l'appel à projets lancé par la Ville de Paris car ce sont elles qui assureront pour moitié les activités du temps périscolaire dans la capitale. Le mouvement est ainsi lancé, avec des avis parfois divergents, mais qui finissent par se rejoindre, pour qu'établissements scolaires, collectivités territoriales, associations culturelles et sportives et mouvements d'éducation populaire aient ainsi l'opportunité de construire, ensemble, un cadre nouveau d'organisation du temps passé à l'école, et ce au nom d'abord de l'intérêt des élèves.

C'est tout l'enjeu des nombreuses réformes que vous portez, monsieur le ministre, au nom du Gouvernement. Soyez assuré, sur ce projet de loi, de notre soutien qui, à l'image de la première lecture, est toujours aussi vigoureux, déterminé, en un mot enthousiaste.

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