Au-delà des quatre jours et demi de classe, les journées réduites de quarante-cinq minutes déboucheront sur trois heures d'activités péri-éducatives à la charge des communes. Quelles seront les garanties de qualité de ces activités ? Il est évident que votre réforme, qui désorganise complètement la vie familiale et associative, ne devait pas alourdir le service des enseignants du premier degré. Où sont les priorités ? L'enjeu principal est d'éradiquer l'échec parmi les 20 % d'élèves en difficulté ou en grande difficulté. Il faut des réponses adaptées à chacun d'eux : ils ont davantage besoin d'un véritable accompagnement – suivi des devoirs, aide à la lecture et au calcul – que d'activités de type « centre aéré » !
D'ailleurs, on ne sait pas comment vont évoluer l'aide individualisée ou en petits groupes et l'accompagnement personnalisé pour les élèves en difficulté. Va-t-on de nouveau externaliser le traitement de la difficulté scolaire, contre l'avis de bon nombre d'études ? Le retour des RASED, les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, et l'opération « plus de maîtres que de classes » seront-ils évalués ? Sera-ce du saupoudrage de moyens – 4 000, 5 000, 7000 postes – dans des zones sensibles ou rurales, ou verra-t-on des professeurs d'école spécialisés dans l'apprentissage de la lecture ? Ce serait sans doute une idée à creuser.
J'en arrive à la création de 60 000 postes, promesse présidentielle emblématique qui vient d'être battue en brèche par le dernier rapport de la Cour des comptes.