Tel est le rôle de l'école, monsieur le ministre, et je vous remercie d'avoir rendu au métier de professeur tout son sens.
En effet, le projet de loi qui nous est soumis en deuxième lecture réinstaure la formation des enseignants dès cette année, avec les écoles supérieures du professorat et de l'éducation.
Rien que sur ce point, il est justifié de parler de refondation de l'école de la République. Enfin la pédagogie retrouve ses lettres de noblesse !
Outre la formation des professeurs, c'est également le contenu des enseignements qui a été revu. L'école est en effet le lieu d'où doivent sortir les citoyens de demain. L'école doit avoir une signification dans la construction individuelle et collective de ceux qui auront demain à jouer un rôle dans notre société. La réintroduction de la morale laïque à l'école participe de ce mouvement essentiel.
Chacun le sait ici : la France et le monde traversent une période troublée, difficile. Notre monde est devenu plus fragile, il peut être soumis à des tentatives de déstabilisation par des mouvements populistes ou intégristes. Il est plus facile de dompter des peuples que l'on aura plongés dans l'ignorance, à qui l'on aura ôté leur culture et tout sens critique. À l'inverse, toute nation qui permet à ses citoyens de penser, de se référer à leur histoire, de réfléchir ne peut à terme qu'être plus démocratique et plus forte.
Certes, réintroduire une véritable formation professionnelle et apprendre aux élèves à réfléchir a un coût. Mais si l'éducation coûte cher, l'absence d'éducation coûte encore plus cher à la société, en termes économiques, sociaux et démocratiques. Car c'est à l'école que se construit l'attachement citoyen aux valeurs de la République.
Comme je l'ai dit, l'école a été mise à mal sous le précédent quinquennat et le Gouvernement se doit aujourd'hui, pour nos enfants, de reconstruire ce qui a été détruit. C'est tout le sens des 60 000 postes qui vont être créés dans l'éducation nationale au cours du quinquennat, alors que 80 000 postes avaient été supprimés sous l'ère Sarkozy.
Certains diront, en s'appuyant sur le dernier rapport de la Cour des comptes sans crainte d'en distordre le propos de façon éhontée, qu'une telle mesure est inutile.