Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Le principe « plus de maîtres que de classes » que le présent projet entend mettre en oeuvre est au contraire une chance.

Chacun d'entre nous ne peut que se féliciter de ce que nos enfants seront plus encadrés, plus soutenus, plus encouragés. Créer 60 000 postes a un coût, certes. Mais il en va de la réussite scolaire des élèves et de leur épanouissement. Il en va avant tout de l'égalité des chances, une notion qui devrait rester constamment à l'esprit de nous autres, législateurs. « Liberté, égalité, fraternité » : c'est pour défendre cette devise que nous oeuvrons.

Je tiens ici à saluer l'initiative de Thierry Braillard qui, par un sous-amendement en commission, a lancé l'idée que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 soit apposée dans tous les établissements scolaires, qu'ils soient publics ou privés. Monsieur le ministre, vous avez souhaité, à juste titre, que cette apposition soit bien visible. Mais l'idée était bien là ; merci donc de l'avoir appuyée. Il était important, voire essentiel, de réaffirmer que l'école, qu'elle soit publique ou privée, a un rôle à tenir au sein de la République.

Car l'école a une mission impérieuse : celle d'établir la véritable égalité entre les citoyens de demain, l'égalité des chances qui ne distingue les enfants que par leurs efforts et leur mérite, et non par l'origine et l'argent. Je salue ici tout particulièrement votre engagement, monsieur le ministre, en faveur des écoles des quartiers populaires et des zones rurales en difficulté.

Sans doute l'avez-vous déjà constaté, l'ensemble des amendements déposés par le groupe RRDP ne poursuivent qu'un seul objectif : l'égalité des chances qui cimente les liens entre nos concitoyens et qui construira la société apaisée dont nous avons tellement besoin – aujourd'hui sans doute plus que jamais.

L'égalité des chances, c'est donner à chacun la même possibilité d'accéder à une vie meilleure. L'égalité des chances, c'est ouvrir pour tous le domaine des possibles. C'est permettre à chacun d'accéder à la liberté d'être celui qu'il aspire à devenir. C'est le chemin vers la fraternité car les autres ne sont alors plus un obstacle, des concurrents, parfois déloyaux, à notre réussite. Les autres, de par l'égalité des chances, deviennent alors le sel, le moteur, l'élan qui mène les êtres vers leur réussite. La réussite individuelle devient alors réussite collective et la société n'en devient que plus confraternelle et apaisée.

Je tiens cependant à appeler votre attention, monsieur le ministre, sur plusieurs de nos amendements qui ont échappé à votre vigilance et auxquels le groupe RRDP tient tout particulièrement car ils participent de l'égalité des chances.

Deux concernent l'inclusion d'un représentant d'associations de parents d'élèves en situation de handicap au sein du Conseil national d'évaluation du système éducatif et du Conseil des écoles supérieures du professorat et de l'éducation. Il s'agit d'amendements aux articles 21 et 51 du projet de loi. L'école n'a pas seulement pour mission d'assurer l'accueil des enfants en situation de handicap. Il ne s'agit pas de se contenter d'adapter les locaux en mettant une rampe d'accès ici ou là pour permettre à des élèves en fauteuil roulant d'accéder aux salles de classe. Il s'agit, avant tout, de faciliter leurs apprentissages par des méthodes pédagogiques adaptées à leur handicap. Inclure les associations de parents d'élèves en situation de handicap au sein de ces deux instances est une chance supplémentaire donnée à ces enfants, qui pourront bénéficier de l'évolution des connaissances pédagogiques les plus innovantes relatives à leurs problématiques.

Le groupe RRDP a également choisi de maintenir plusieurs amendements aux articles 30 et 51 concernant directement la formation des professeurs aux problématiques des élèves en situation de handicap et des élèves intellectuellement précoces. Pour ces derniers, qui n'ont bien évidemment pas de reconnaissance délivrée par les maisons départementales des personnes handicapées, les chiffres sont préoccupants. C'est un phénomène mal connu et difficile à évaluer et ils se retrouvent, pour deux tiers d'entre eux, en situation d'échec scolaire. C'est intolérable et tout doit être fait pour renverser la tendance. Je compte sur vous, monsieur le ministre, pour engager les réformes nécessaires en matière de formation des professeurs.

Par ailleurs, le groupe RRDP soumet à votre approbation un amendement à l'article 21 visant à favoriser le développement du numérique à l'école tout en veillant au respect de l'égalité des territoires. Il en va ici aussi du principe de l'égalité des chances.

Enfin, le groupe RRDP souhaite soumettre le redoublement des élèves à une condition impérative : qu'il ne soit envisagé que si l'enfant peut en tirer bénéfice. Il s'agit de nos amendements à l'article 25 bis du texte et à l'alinéa 111 de l'annexe. S'il est certes mentionné que le redoublement doit rester exceptionnel, il nous semble nécessaire de réaffirmer que la préoccupation première est celle de l'intérêt de l'enfant. Nous espérons là aussi être entendus.

Pour conclure, monsieur le ministre, votre projet de loi replace les générations futures sur la voie des connaissances, de la culture et de la mémoire retrouvée. C'est avec enthousiasme que nous avons travaillé sur ce texte et c'est avec enthousiasme que nous pouvons, à nouveau, voir l'avenir de nos jeunes et de notre société retrouver les conditions nécessaires à son épanouissement et à son apaisement.

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