Intervention de Valérie Corre

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Corre :

Lors de la première lecture, j'avais formulé le voeu que nous soyons collectivement au rendez-vous de l'histoire. Depuis ce vote au Sénat, je crois que nous y serons. Nous avons prouvé que nous pouvions nous rassembler autour de l'école, autour de nos enfants, pour redresser le système éducatif après tant d'années de divisions et de déclin. Je tenais à saluer ce grand succès, car il ne peut y avoir de refondation de l'école sans partage des valeurs ni partage des ambitions.

Je tiens aussi à saluer ce rassemblement pour ce qu'il apporte de nouveau au contenu même de la refondation. Je pense à la participation des parents, dont l'importance est affirmée par le nouvel article 3A. La place des parents dans les écoles, au sens propre comme au figuré, est désormais pleinement reconnue par l'article 45 bis, qui prévoit dans tous les établissements un espace à l'usage des parents d'élèves et de leurs délégués. Je pense aussi aux amendements qui ont accentué la priorité donnée à la lutte contre l'illettrisme ou à la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Je pense également aux amendements en faveur d'une nouvelle pédagogie, moins pénalisante, moins stressante, favorisant la réussite de tous les élèves. Je pense enfin à la parité dans les différentes instances de gouvernance.

Monsieur le ministre, mes chers collègues, le travail parlementaire touche à sa fin. Même si nous avons encore devant nous des heures de débats et de travail, nous allons bientôt pouvoir passer le témoin de la refondation. La refondation, ce n'est pas qu'un texte, ce n'est pas qu'une loi : c'est aussi un souffle et un esprit, c'est aussi le grand retour de la promesse républicaine. Cette promesse, ce souffle et cet esprit ne vivent que s'ils sont incarnés, portés, véhiculés. Ce sera donc à tous les membres de la communauté éducative, à tous ceux qui font l'école au quotidien, d'agir pour l'école républicaine du XXIe siècle.

Ce sera d'abord aux enseignants de mettre en oeuvre les nouvelles approches pédagogiques, de s'approprier les outils du numérique, d'exploiter pleinement les potentialités du « plus de maîtres que de classes » pour permettre une approche plus individualisée, tenant compte des rythmes d'apprentissages de chacun. Il leur reviendra aussi d'inventer les modalités du rapprochement pédagogique de l'école et du collège, pour éviter les ruptures qui nuisent à la réussite des élèves.

Ce sera aux parents de trouver toujours plus le chemin de l'école, de faire sauter les barrières et de ne plus hésiter à s'investir dans l'école de leurs enfants.

Ce sera aux cadres de l'éducation nationale de veiller à ce que le souffle de cette refondation porte jusqu'aux territoires les plus éloignés, jusque dans les villages, jusque dans les quartiers difficiles.

Ce sera à eux, à tous ces acteurs du système éducatif, qu'il reviendra de veiller à ne pas faire de ce souffle un dogme, à encourager toujours plus l'innovation pédagogique et les expérimentations, à être fermes sur les principes mais souples sur leur mise en oeuvre, à faire assaut d'intelligence et d'écoute.

Ce sera aussi au mouvement d'éducation populaire de conserver l'élan nouveau qui est le sien depuis maintenant une année, de le démultiplier, de transmettre cet héritage d'expérience pédagogique et de savoir-faire éducatif aux nouvelles générations, mais aussi d'ouvrir les portes des écoles et de faire sa place dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation.

Ce sera également aux élus locaux de porter, avec tous les acteurs – enseignants, parents, associations, services académiques –, le projet éducatif de territoire le plus adapté, le plus ingénieux et le plus respectueux possible de l'intérêt des enfants.

Enfin, ce sera à tous de coopérer, autour de l'intérêt général et de l'intérêt de l'enfant, pour redonner à l'école de la République son sens, sa promesse et sa grandeur.

Monsieur le ministre, mes chers collègues, nous avons entre les mains un bel outil. Il est de la responsabilité de chacun des acteurs et de chacun d'entre nous de le porter et de le faire vivre sur tout le territoire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion