Madame la présidente, monsieur le ministre de l'éducation nationale, madame la ministre déléguée chargée de la réussite éducative, monsieur le rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, mes chers collègues, j'ai l'honneur de représenter au sein de l'Assemblée la quatorzième circonscription du Nord où est encore parlé le flamand occidental. Pourtant, l'UNESCO le considère comme sérieusement en danger. Nous, défenseurs de la langue flamande, sommes aujourd'hui inquiets. Le flamand occidental n'est toujours pas reconnu comme langue régionale de France par le ministère de l'éducation nationale et il nous est difficile de rester insensibles à cette situation discriminante.
Vous l'aurez compris, les langues régionales ont besoin d'une politique éducative et culturelle ambitieuse pour sauvegarder leur patrimoine et espérer le transmettre aux générations futures. Absentes de la première version du projet de loi, elles ont fait timidement leur apparition en première lecture devant notre assemblée. Parmi les avancées les plus importantes votées au Sénat grâce à la mobilisation des élus et des associations, citons la reconnaissance explicite de l'enseignement bilingue français- langue régionale, l'incitation à l'enseignement en langue régionale, l'information des familles des offres d'apprentissage, la liberté pour les enseignants d'utiliser l'apport des langues et cultures régionales dans leur enseignement, ou encore la possibilité d'inscrire ses enfants dans une autre école pour apprendre une langue régionale.
L'apprentissage des langues régionales est un facteur d'intégration et de renforcement du lien social. Pour sauver ce patrimoine commun, reconnu par notre Constitution depuis 2008, il est indispensable de poursuivre les efforts engagés par nos amis sénateurs. Je vous invite, monsieur le ministre, mes chers collègues, à adopter les amendements de notre collègue Marc Le Fur dont je suis cosignataire.
Je souhaite profiter de l'occasion pour déplorer la décision du Président de la République de renoncer à l'engagement n° 56 de son programme présidentiel : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.