Intervention de Jean-Jacques Guillet

Séance en hémicycle du 1er octobre 2012 à 16h00
Tarification progressive de l'énergie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Guillet :

Que c'est beau ! Quel idéal vous faites passer !

Cela étant, comme M. Chassaigne le disait tout à l'heure dans un style rappelant les formules de notre ancien collègue Jean-Pierre Brard – qui l'aurait dit en latin : l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Des bonnes intentions, vous en avez, c'est incontestable ! Elles sont louables dans une certaine mesure : nous sommes confrontés à un évident problème de précarité énergétique. Cependant, votre proposition ne résout rien. Au contraire, elle ajoute au problème réel de la précarité énergétique, en raison de la complexité, des approches sociale et écologique faussées, et risque au bout du compte de produire de graves effets pervers.

Voyons d'abord l'approche sociale que vous mettez en exergue. Chacun s'accorde à estimer que le premier enjeu auquel nous sommes confrontés est celui de l'efficacité énergétique. Or ce problème, vous le remettez à plus tard. Je ne dirai pas que vous le renvoyez aux calendes – encore moins aux calendes grecques – mais, pour le moment, rien n'est réellement établi en la matière : vous ne nous dites rien de vos intentions. Je ne dis pas qu'elles n'existent pas, puisque le Président de la République s'est engagé à faire quelque chose dans le domaine de la rénovation thermique du bâtiment, ce qui est effectivement indispensable. Nous avons d'ailleurs commencé à oeuvrer dans ce domaine, dans le cadre du Grenelle de l'environnement. C'est un idéal, un objectif que nous partageons.

Pourtant votre texte n'aborde nullement de front le problème des passoires énergétiques évoquées précédemment : leurs occupants soit âgés, soit appartenant aux catégories les plus défavorisées risquent d'être durablement installés dans une fracture thermique et plongés dans des contentieux insolubles.

Avec le malus, vous évoquez la nécessité d'une démarche pédagogique. Bien sûr, il faut une démarche pédagogique de façon générale pour changer le comportement des consommateurs ; il faut un peu plus que cela, mais il faut commencer par là. La feuille de route du Gouvernement pour la transition écologique que vous avez établie, madame la ministre, note avec bon sens que « le signal-prix destiné à faire évoluer les comportements doit être clair, lisible sur le moyen terme, compréhensible par tous. »

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