L'économie de la fonctionnalité consiste en la vente d'une fonction d'usage – un service – en lieu et place de celle de la propriété d'un produit. La valeur d'un produit pour le consommateur réside dans les bénéfices qu'il retire de son utilisation, et rarement dans sa possession, même s'il est vrai que certains acheteurs s'intéressent d'abord à la voiture avant de la faire rouler. La rupture consiste pourtant à comprendre que les consommateurs achètent de la mobilité plutôt qu'un véhicule – ce qui explique le succès d'Autolib' –, un confort climatique plutôt que du gaz ou de l'électricité, et un service de nettoyage plutôt qu'un lave-linge.
Plutôt que d'imposer des normes drastiques en termes de recyclage, l'orientation du consommateur vers la consommation d'usage contribuera en douceur à favoriser la production de biens plus durables, plus efficients sur le plan des ressources naturelles et de l'énergie.
En mission aux Pays-Bas avec MM. Jean-Jacques Cottel et Christophe Bouillon, nous avons constaté que l'économie de la fonctionnalité était d'ores et déjà une réalité dans la société néerlandaise.