Intervention de Frédéric Weber

Réunion du 29 mai 2013 à 10h30
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Frédéric Weber, élu FO Florange :

Le comité stratégique de filière ou votre commission d'enquête sont des outils indispensables pour essayer de trouver des solutions. Malheureusement, le temps des entreprises n'est pas celui de l'analyse et des groupes de travail. Un groupe de travail peut ainsi perdre sa raison d'être entre le moment de sa création et celui de ses conclusions. Les entreprises n'ont pas de stratégie à long terme. Les décisions de fermeture d'usines peuvent intervenir très rapidement.

Il faut contraindre les entreprises bénéficiaires des aides publiques à présenter des plans d'affaires, ou à tout le moins, à discuter au sein de l'entreprise de l'avenir des sites afin de donner une visibilité.

Il ne faut pas se laisser gagner par l'aboulie : des actions fortes doivent ressortir du travail d'analyse.

La Banque publique d'investissement, la BPI,, dont on a dit que la vocation ne sera pas de soutenir les grands groupes, doit être attentive aux sous-traitants qui représentent un tiers des personnes travaillant sur des sites industriels majeurs. Il ne faut pas exclure ces entreprises par principe au motif qu'elles sont déjà dans le giron des grands groupes.

L'image des métiers de l'industrie s'est malheureusement dégradée. Nous prenons notre part de responsabilité car les conflits sociaux ne sont pas de nature à encourager les jeunes mais ces conflits ne sont pas de notre fait. Le rectorat et les collectivités territoriales doivent travailler dans chaque territoire pour développer l'attractivité et la connaissance des filières mais aussi mettre en place des formations innovantes.

Il n'y a pas d'avenir sans R&D. En la matière, la confiance n'exclut pas le contrôle. ULCOS a longtemps fait figure de chant des sirènes puis il a été remplacé par ULCOS 2 et maintenant LIS. Je comprends le volontarisme de certains élus qui cherchent à se rattacher à la branche. L'État est partenaire de ce dernier projet qui relève de la recherche fondamentale et non de la R&D. Il serait dommage que la France finance le projet de recherche aujourd'hui et que ses éventuelles applications industrielles soient demain réalisées hors de nos frontières. L'accord conclu entre l'État et ArcelorMittal devrait contenir une clause exigeant que le développement de ces dernières se déroule sur le territoire national.

Dans le domaine de l'environnement, les Allemands investissent beaucoup en R&D, notamment dans la méthanisation, procédé qui permet en additionnant de l'eau et du CO2 de produire du méthane. La France n'est pas en pointe dans cette matière alors que la production de méthane par ce biais permettrait de fournir 15 % du réseau de gaz. Ce projet n'est pas viable immédiatement mais il pourrait l'être dans cinq à dix ans. Encore une fois, les Allemands y consacrent des moyens conséquents sans exigence de rentabilité à court terme. Ce sont des projets à la fois respectueux de l'environnement et susceptibles de maintenir des outils de production et d'apporter des brevets qui pourraient s'avérer rentables.

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