L'État et la Nation ne sont plus maîtres chez eux : voilà sans doute ce que constatent les députés ayant activement participé à cette commission d'enquête, comme le confirment d'ailleurs vos propos. Or, si nous ne disposons plus des moyens d'influer sur la prise de décision, peut-être cette commission d'enquête permettra-t-elle de rééquilibrer le balancier, qui se trouve actuellement en faveur d'une impuissance de l'État et du Parlement.
Ainsi que je l'ai rappelé la semaine dernière, un ancien Secrétaire d'État américain au commerce extérieur expliquait un jour à M. Montebourg que lorsque les États-Unis souhaitent adopter des mesures protectionnistes à l'encontre des Chinois, ils appliquent un taux de 250 % à leurs importations de panneaux photovoltaïques. Et lorsque, au bout de dix jours, apparaissent les premières mesures de rétorsion, l'application de ce taux de 250 % leur permet de négocier. Les Européens, eux, n'appliquent qu'un taux de 5 % – dans l'indifférence totale des Chinois. Cette semaine encore, M. François Hollande a demandé à la Commission européenne de surtaxer leurs panneaux photovoltaïque – ce qu'a refusé l'Allemagne, qui souhaite conserver de bonnes relations avec la Chine.
Quels rapports entretenez-vous avec les confédérations syndicales des pays européens voisins ? Partagez-vous des combats et des volontés ? Pourriez-vous nous indiquer les lieux où sont réalisés des investissements, ceux où il n'y en a pas ou plus et ceux où ce ne sont que des faux ? Disposez-vous d'informations quant à la structure de la pyramide des âges dans ce secteur ? On annonce par exemple un certain nombre de recrutements à Dunkerque mais ils sont loin de compenser l'ensemble des places dont on nous parle régulièrement.