Intervention de Walter Broccoli

Réunion du 29 mai 2013 à 10h30
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Walter Broccoli, secrétaire FO Florange :

L'an dernier, 60 000 tonnes d'acier ont été importées de Russie en France via Fos-sur-Mer. Il s'agissait d'importations ponctuelles car nous étions dans l'impossibilité de produire pour nos clients le matériel demandé. Cela veut donc dire que si le site de Dunkerque se trouve incapable de nous fournir, Mittal importera ponctuellement de l'acier depuis l'extérieur de l'Europe. En juillet 2011, celui-ci ayant décidé d'augmenter de 18 % ses prix sur l'acier d'emballage, nous avons perdu 30 à 40 % de parts de marché en quelques semaines : les Italiens, par exemple, ont annulé leur contrat et acheté des produits chinois.

Étant donné la crise actuelle, il existe bel et bien une forme de concurrence entre nos différents sites en France et en Belgique, même s'il est certain que la crise vécue à Dunkerque est d'un tout autre ordre que celle de Florange. Une fois le plan industriel de Mittal mis en place, la première réaction à chaud a été de dire qu'à cause de Florange, d'autres outils allaient être arrêtés.

Si nous ne sommes plus maîtres chez nous, c'est parce que nous avons laissé faire M. Mittal ! Il existe en France des entreprises de recouvrement qui rachètent les dettes aux banques pour ensuite aller réclamer leur dû aux particuliers. Pourquoi ne pas racheter la dette de 18 milliards d'euros de M. Mittal et lui réclamer les 16 milliards qu'il a empochés ? Lorsque j'ai parlé pour la première fois de nationalisation à Bercy, on m'a regardé de travers pour ensuite se dire que ce n'était pas une mauvaise idée – même si cela n'a finalement pas abouti. Creusez-la donc, cette idée !

Quant à nos outils sidérurgiques, ils sont en excellent état. Ce ne sont nullement des canards boiteux, comme l'affirmait M. Jouyet. Nous disposons en effet d'usines ultramodernes dont les cabines de commande ressemblent à des cabines de Concorde. Faites donc visiter ces usines aux jeunes afin qu'ils aient un aperçu de nos conditions de travail ! S'il est vrai que nos horaires sont difficiles, la pénibilité physique n'existe plus.

J'entends dire que la Banque publique d'investissement, la BPI, n'a pas pour rôle d'aider les grandes entreprises mais sachez que l'établissement de Florange fait travailler 150 entreprises extérieures – petites et moyennes. Donc, en aidant les grandes, on aide les petites !

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