Intervention de Xavier le Coq

Réunion du 29 mai 2013 à 10h30
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Xavier le Coq, secrétaire national en charge de l'industrie, Fédération de la métallurgie, syndicat national CFE-CGC sidérurgie :

Concernant la formation, si l'on souhaite attirer les jeunes vers l'industrie, encore faudrait-il que les conseillers d'orientation des lycées sachent ce que c'est. Et si les centres de formation constituent une possibilité d'entrer dans l'industrie, les stages réalisés par les étudiants en BTS en sont une autre. Ce n'est donc qu'en appliquant une véritable politique de stages – c'est-à-dire en indemnisant un minimum les stagiaires recrutés, en les encadrant et en leur confiant de véritables tâches – que les entreprises susciteront chez les jeunes l'envie d'y faire carrière.

Quant à l'état global de nos installations, les usines d'Arcelor ont toutes bénéficié d'investissements, sauf celle de Florange, dont Guy Dollé, autrefois président-directeur général d'Arcelor – on ne parlait pas encore du tout de Mittal à l'époque car le groupe était tout petit – a décidé de fermer la filière liquide en février 2003. Les investissements ayant par conséquent cessé pendant des années dans cette filière, les installations en ont pâti à tel point qu'il aurait fallu injecter des centaines de millions d'euros pour les remettre en état. Pendant ce temps-là, le site de Dunkerque a rénové deux de ses trois hauts fourneaux : l'aciérie est y donc désormais extraordinaire.

Si l'on ne peut parler de concurrence entre les différents sites français, elle existe en revanche au niveau international. Aujourd'hui, l'acier de Fos ne parvient pas jusqu'en Lorraine car il a d'autres débouchés. Il peut certes arriver que l'on répartisse la production entre différentes Galva mais de toute manière, les clients différent d'un site à l'autre. Une concurrence très nette s'exerce en revanche vis-à-vis de certains pays très proches mais qui n'appliquent pas les mêmes règles que nous. Le PDG d'Arcelor il y a dix ans avait beau être français, il ne défendait pas la France. Dans le secteur des Flat carbons en revanche, ce sont des Flamands qui prennent les décisions. Et eux sont capables de défendre leurs propres usines.

Nous vous fournirons quelques exemples chiffrés en ce qui concerne les importations. Comme l'a souligné M. Michel Liebgott, le ralentissement de la croissance chinoise, passée de 12 à 6 %, a un impact considérable sur les capacités de production. La Chine risque ainsi d'être en mesure de pénétrer sur le marché européen – non pas de l'automobile, qui pose des problèmes de délai, mais sur d'autres produits. Il y a deux ou trois ans, les Chinois ont déjà importé des tonnes de produits d'emballage chez nos clients à un coût moindre que celui de notre production. Nous devons donc rester vigilants d'autant plus que les droits de douane applicables à l'acier importé en Europe sont inférieurs à 1 %.

Enfin, si l'on ne réagit pas, la filière packaging de Florange sera mise en danger, ce qui fragilisera le reste du site. Le projet en cours concernant le packaging est complexe mais nous avons tout intérêt à le faire réussir pour sauver l'ensemble de la filière.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion