Intervention de François Brottes

Réunion du 5 juin 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Cette table ronde fait suite à une série d'échanges et d'auditions que notre Commission a organisés sur le même sujet ou sur des thèmes connexes, et par exemple à l'occasion de l'installation de la BPI. Nous avons ainsi entendu beaucoup des intervenants présents aujourd'hui, en particulier les deux médiateurs à qui je demanderai de réagir aux propos de nos autres invités, pour dire si leur expérience quotidienne des difficultés des entreprises les confirment ou les infirment. Ces autres invités représentent, me semble-t-il, la diversité des parties prenantes à ce qu'il est convenu d'appeler le financement des entreprises : M. Bernard Cohen-Hadad, président de la commission « financement des entreprises » de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), est parfaitement habilité à parler au nom de celles-ci ; M. Christian Sautter, que nous avons connu comme ministre du budget et qui, aujourd'hui président de France Active, pourra nous donner le point de vue de l'économie sociale et solidaire ; M. Philippe Wahl, président du directoire de La Banque postale, un établissement fortement sollicité et qui a dû récemment ajouter à sa clientèle de particuliers et d'entreprises celle des collectivités – mais ce qui ne nous éloigne pas de notre sujet puisque celles-ci sont à l'origine de 70 % de la commande publique, au bénéfice des entreprises ; M. Christian Pfister, adjoint au directeur général des statistiques de la Banque de France ; M. Vincent Dauffy, directeur du développement et du marketing d'Oséo, représentant la Banque publique d'investissement (BPI), maintenant acteur incontournable de notre économie, et Mme Marie-Claire Capobianco, responsable de la banque de détail à BNP Paribas.

Le « financement » des entreprises est un terme qui recouvre des réalités tout aussi diverses : il s'agit tantôt de conforter une trésorerie mise à mal par la défaillance de certains clients ou par la perte de marchés cependant que les charges fixes demeurent inchangées ; tantôt de permettre d'investir à nos entreprises, qui souffrent d'un manque endémique de fonds propres et trouvent difficilement des partenaires prêts à partager avec elles le risque pourtant consubstantiel à tout projet économique – j'ai parfois dit que les banques vous recevaient d'autant mieux que vous n'avez rien à leur demander : c'est sans doute exagéré mais cette formule provocante n'est pas toujours dépourvue de vérité.

L'investissement d'une entreprise répond souvent à un besoin d'innovation pour conquérir de nouveaux marchés, notamment à l'exportation, ce qui toujours coûte avant de rapporter. Il peut être financé par un crédit bancaire, par un recours direct au marché financier, ce qui n'est guère aisé dans le contexte actuel, surtout pour les PME, ou par un partenariat entre l'entreprise et ses clients. Mais, si les pistes sont multiples, il semble cependant que l'économie française n'ait pas aujourd'hui à sa disposition suffisamment de formules rapides et souples, assurant aux entreprises la réactivité dont elles ont besoin, par exemple pour se mettre aux normes afin de conquérir un nouveau marché ou pour tout simplement survivre.

Monsieur Cohen-Hadad, quel est le climat général en matière d'investissement ? Le crédit est-il plus fluide et plus accessible que précédemment ? Les taux d'intérêt sont-ils raisonnables ? Les banques font-elles moins la sourde oreille aux demandes des entreprises ?

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