Intervention de Philippe Kemel

Réunion du 5 juin 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Kemel :

Vos exposés nous ont permis de mieux comprendre comment le financement des entreprises était organisé en France et donc comment nous pourrions l'améliorer de manière à servir l'investissement et la compétitivité, après les dix années désastreuses que vient de traverser notre industrie. Sans revenir sur le rapport Gallois, je veux en effet vous rappeler, monsieur Fasquelle, que la valeur ajoutée dans ce secteur n'est plus que de 11 %, pratiquement équivalente à celle de l'économie solidaire : c'est dire les dégâts d'une politique qui s'est appuyée essentiellement sur l'internationalisation et sur la spéculation, d'une politique de cadeaux aux plus riches qui a généré des déficits publics abyssaux.

Dans un premier temps, il nous a donc fallu nous employer à réduire ces déficits. Désormais, il faut que nous nous attachions à reconstruire l'économie réelle. À cet égard, nous ne devons toutefois pas oublier que, comme l'a dit M. Cohen-Hadad, l'entreprise est d'abord une communauté d'hommes et de femmes réunie autour d'un projet : le financement doit donc être au service de ce projet et de cette communauté.

Pour le financement de long terme, le financement de l'investissement, M. Wahl nous a sans doute indiqué une piste intéressante lorsqu'il a évoqué le recours à l'épargne, qu'il y ait intermédiation bancaire ou mise au point de circuits longs nécessitant l'intervention du marché. Cette deuxième solution est tentante, l'épargne des Français étant particulièrement abondante, et serait sans doute idéale, mais ne pourrait-on imaginer encore un autre système, qui fasse l'économie de ce passage par les marchés tout en garantissant que cette épargne ira bien à l'investissement de long terme dans l'économie ? Et s'il faut en revenir en définitive à l'intermédiation, peut-on envisager de réguler celle-ci ?

Pour le court terme, nous voyons bien que le ralentissement de l'activité compromet par exemple le remboursement des emprunts souscrits pour des reprises-transmissions d'entreprises ou pour la reprise de fonds de commerce. Pourrait-on imaginer un système permettant de renégocier ces crédits en attendant retour à meilleure fortune, ce qui permettrait en même temps de reconstituer les fonds propres ? Quant aux besoins de trésorerie, même si elle dispose de toute une gamme d'offres, la BPI a une surface financière relativement modeste : ne devrait-elle pas dès lors se consacrer à l'ingénierie au bénéfice des PME, pour les aider à passer le cap de la crise tout en les préparant à investir sur le long terme, de manière à créer les emplois que nous attendons tous ?

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