Intervention de André Chassaigne

Réunion du 5 juin 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Faute de trésorerie et de fonds de roulement suffisant, les entreprises de nos territoires, surtout les plus petites, s'épuisent à courir de banque en banque pour obtenir l'argent nécessaire à leur fonctionnement. Même les prêts qui leur sont accordés pour investir sont tellement justes qu'ils ne peuvent qu'aggraver leur situation. Quant aux sociétés de crédit-bail, lorsqu'elles sont confrontées à une entreprise en proie à des difficultés conjoncturelles, elles préfèrent laisser se constituer une friche industrielle plutôt que de renégocier son bail.

Comme mon collègue Joël Giraud, sans remettre en cause la bonne volonté de ses acteurs, j'ai l'impression que la médiation du crédit s'essouffle, qu'elle manque de volontarisme et que son pouvoir sur les banques est sans effet. Ou alors, qu'on me présente des statistiques prouvant le contraire ! Pour ma part, j'ai constaté une certaine arrogance des banques, qui refusent toute négociation, estimant qu'elles n'ont pas à faire l'objet d'injonctions. En fin de compte, c'est l'entrepreneur qui doit essayer de trouver des solutions de remplacement – je peux citer des cas précis.

L'intervention de la Banque publique d'investissement est une excellente chose – on pourrait même aller encore plus loin dans cette direction, à mon sens –, mais doit surtout servir de levier pour susciter le financement par les banques privées. Il ne s'agit pas de se substituer à ceux qui ne font pas leur métier, mais de se donner les moyens de les convaincre de financer l'économie réelle.

Nous avons tous noté l'écart entre les encours de crédit enregistrés par la Banque de France et les montants qui parviennent aux entreprises. Où passe l'argent qui ne va pas à l'économie réelle ? Nous ne le savons que trop : il alimente les « bulles » financières. Comment mobiliser l'épargne pour de meilleures causes ? Peut-on envisager, comme l'ont suggéré certains, la création d'un livret d'épargne défiscalisé, sur le modèle du livret A, qui aurait une destination précise, par exemple le financement des infrastructures de transport ?

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