Intervention de Bernard Cohen-Hadad

Réunion du 5 juin 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Bernard Cohen-Hadad, président de la commission « financement des entreprises » de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, CGPME :

J'ai peur de m'être mal exprimé puisqu'il semble que certains députés aient compris que, pour moi, il n'y avait pas de problème de financement des entreprises. Bien sûr que si, et cela freine notre développement. En raison de la crise, nos entreprises ne disposent plus de fonds propres et manquent même de quasi-fonds propres. Voilà pourquoi nous attendons beaucoup de BPI France, qui intervient, pour une partie, en quasi-fonds propres et, depuis peu, également en garantie de crédit de trésorerie à concurrence de 100 000 euros. Nous serions également favorables à la mise en place de crédits glissants qui permettraient de suivre et d'accompagner les entreprises tout au long de l'année. C'est une idée que nous avons développée, madame Massat, à l'occasion des Assises nationales de l'entrepreneuriat.

Le métier de banquier doit évoluer. D'ailleurs, devant comme tous les patrons de TPE être en relation quotidienne avec mon banquier, j'ai pu constater que cette évolution avait commencé. Tous les banquiers n'en ont certes pas encore conscience, mais c'est une réalité. Ainsi, au mois de mars dernier, le gouverneur de la Banque de France a rappelé l'importance du crédit de trésorerie pour le financement des crédits de proximité.

Aujourd'hui, comme l'a rappelé le président Wahl, le financement des PME repose à 90 % sur des crédits bancaires. Nous attendons des banquiers qu'ils poussent au développement de nouvelles techniques dans ce domaine – business angels, crowdfunding… Le 12 juin prochain, nous aurons une réunion à Bercy sur le sujet. Nous prêtons également grande attention aux suites qui vont être données au discours du Président de la République du 29 avril, ainsi qu'à la concrétisation de l'idée de bourse des PME, qui a fait l'objet de plusieurs annonces la semaine dernière.

Nous attendons, monsieur Chassaigne, une réorientation de l'épargne – épargne de long terme, épargne de court terme et épargne réglementée – vers le financement des entreprises, conformément aux préconisations du rapport Berger-Lefebvre : création de contrats « eurocroissance », mise en place d'un PEAPME, mobilisation de 100 milliards d'euros d'ici à 2017 grâce aux contrats de l'assurance-vie, dont l'encours est de 3 600 milliards.

Nous espérons que les patrons de PME seront davantage présents dans les organes de décision, voire de contrôle. C'est pour cela que nous soutenons la médiation du crédit et l'Observatoire du financement des entreprises. Cette présence nous permet d'avoir un oeil sur ce qui nous concerne. Jusqu'à présent, nous étions un peu des spectateurs non engagés, puisque l'on décidait pour nous. Aujourd'hui, nous sommes autour de la table.

Je souhaite d'ailleurs conclure en insistant sur l'importance des médiations. Travailler ensemble n'est pas toujours facile, mais chacun fait des efforts et, de toute façon, si on ne se parle pas, on n'avance pas.

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