Les événements visés par notre proposition de résolution ont revêtu une gravité que nul ne peut contester. Nos concitoyens les ont trouvés déplorables. Ceux qui se sont déroulés, après la victoire du PSG, dès le 12 mai au soir et le 13 mai sur la place du Trocadéro ont constitué un spectacle indigne de notre République.
Il est donc légitime que nous nous interrogions – sereinement, mais avec gravité – sur ce qui a conduit à de tels débordements et, surtout, ce qui a fait que la situation n'a pas été maîtrisée par les services chargés du maintien de l'ordre. Nos questions sont d'autant plus pertinentes qu'elles font suite à des incidents répétés que nul ne peut, là encore, contester.
En septembre 2012, une manifestation de plusieurs centaines de militants salafistes est parvenue jusqu'aux portes de l'ambassade des États-Unis, à quelques centaines de mètres du palais de l'Élysée. Les forces de l'ordre ne l'avaient pas vraiment anticipée et n'ont pas été en mesure de l'endiguer. Elle aurait pu avoir des conséquences très graves.
Les grandes manifestations contre le mariage pour tous, notamment celle du 24 mars dernier avenue de la Grande-Armée, ont été mal gérées. Elles auraient également pu avoir des conséquences très graves, cette fois pour les manifestants, animés pour la plupart de sentiments pacifiques.
Le caractère répétitif de ces incidents nous conduit légitimement à poser des questions. Pourquoi assistons-nous brusquement à de tels débordements et avons-nous le sentiment que nous perdons le contrôle de la situation, alors que le précédent préfet de police a géré chaque année des milliers de manifestations à Paris sans aucun incident notable ? Les outils de renseignement et d'anticipation ont-ils été employés comme il convient ? Les moyens humains, en particulier les forces mobiles, ont-ils été déployés correctement ? Le 13 mai, les forces de l'ordre étaient-elles en nombre suffisant – le préfet de police a cité le chiffre de 800 policiers et gendarmes – lorsque les premiers problèmes sont survenus en milieu d'après-midi ? D'autant qu'ils pouvaient être anticipés : des incidents graves s'étaient déjà produits la veille. Le 13 mai toujours, pourquoi a-t-on procédé à un nombre d'interpellations aussi faible – vingt et une – alors que les débordements étaient d'une rare violence ?
Le Gouvernement se doit d'apporter à la représentation nationale et, à travers elle, aux Français, des réponses sur ces questions très graves. Au regard des amendements que vous avez déposés, monsieur le président, je crois comprendre que telle n'est pourtant pas son intention. L'enjeu est que ces événements ne se reproduisent pas, que l'on ne réédite pas ce fiasco inédit en matière de maintien de l'ordre dans notre capitale, qui met en cause nos institutions et l'image de notre pays à l'étranger. Afin d'améliorer la situation, il aurait été utile que nous interrogions ensemble le Gouvernement sur les raisons d'un tel échec. Vous refusez de le faire. Nous déplorons votre attitude, sans doute dictée par le Gouvernement. Si de tels événements se reproduisent, vous en porterez la responsabilité.