Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 4 juin 2013 à 8h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Madame la commissaire, je suis ravie de vous accueillir de nouveau dans cette enceinte, cette fois-ci conjointement avec le président Jean-Paul Chanteguet et les membres de la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. L'Assemblée nationale est mobilisée sur le sujet de la lutte contre le changement climatique ; notre Commission des affaires européennes a ainsi désigné deux rapporteurs permanents sur les négociations internationales en matière de climat, MM. Jérôme Lambert et Bernard Deflesselles.

Nous serions très heureux de vous entendre à propos des positions actuelles de l'Union européenne sur cette question capitale : au sein de l'Union, sur les instruments communs mis en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et sur l'adaptation aux conséquences inévitables du changement climatique déjà à l'oeuvre ; à l'extérieur de l'Union, sur la façon d'inciter la communauté internationale à emprunter une voie plus vertueuse.

La situation est préoccupante. La communauté scientifique doute désormais de la possibilité de limiter l'augmentation de la température à 2 degrés. Ainsi, même en doublant notre taux actuel de décarbonisation, les émissions entraîneraient, d'ici à la fin du siècle, un accroissement de 6 degrés de la température, si bien qu'il faudrait multiplier ce taux par six et non par deux afin de nous donner une chance sur deux d'éviter une telle hausse. Le défi est immense. Existe-t-il des États prêts à fournir les efforts nécessaires ? Actuellement, l'ambition des politiques publiques semble bien insuffisante : le marché du carbone européen est faible – pour ne pas dire qu'il se trouve en pleine déliquescence – et la crise économique incite les responsables à ne donner la priorité qu'à la seule compétitivité, sans y inclure le climat. Le Conseil européen du 22 mai dernier a constitué une étape vers l'exploitation des gaz de schiste en Europe, dont on connaît les inconvénients en matière d'émission de GES.

La France s'est portée candidate pour l'accueil de la conférence des parties de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra en 2015. Les négociations internationales n'aboutissant pas à des progrès convaincants, comment pouvons-nous réduire l'écart considérable entre les engagements actuels des différents pays et les mesures effectivement mises en oeuvre pour contenir l'élévation de la température ? Comment parvenir à élaborer, en 2015, le nouvel accord climatique international – juridiquement plus contraignant – pour qu'il puisse entrer en vigueur en 2020 ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion