Je tiens à remercier la ministre pour le débat national qui a été engagé sur le sujet majeur que représente la transition énergétique, dont l'écho est encore modéré dans l'opinion, mais qui est indispensable pour définir les contours d'un modèle de société reposant sur la sobriété énergétique, un nouveau « mix énergétique » et le développement des énergies renouvelables. Vous ne vous étonnerez pas que la Commission des affaires économiques se préoccupe également des questions d'emploi, de compétitivité ainsi que de nos intérêts stratégiques dans un contexte certes difficile, mais dans lequel la transition énergétique peut aussi constituer une chance de redressement économique. Je salue la méthode qui a été retenue d'un élargissement de la consultation à un très grand nombre d'acteurs citoyens, économiques et territoriaux – notamment les régions, dont certaines constituent un véritable creuset d'expérimentations intéressantes. Certains peuvent faire grief aux parlementaires de ne pas être suffisamment actifs à ce stade mais ils sont associés à ces réflexions via un collège qui n'a pas vocation à préempter le débat. Il importe de favoriser la remontée d'informations, sans dévoyer la philosophie de la consultation. Je constate, par ailleurs, qu'il n'y a pas de sujets tabous : les « pro » comme les « anti » nucléaire ou gaz de schiste s'expriment librement, ce dont on ne peut que se féliciter.
Permettez-moi de poser maintenant quelques questions, en particulier sur le calendrier : à quel moment l'examen parlementaire du projet de loi relatif à la transition énergétique pourrait-il avoir lieu ? En ce qui concerne l'énergie nucléaire, l'accent doit être mis sur l'énergie de demain en favorisant notamment les techniques de gestion des déchets et en rassurant certains territoires qui expriment une inquiétude légitime. A cet égard, pourriez-vous faire un point sur la centrale de Fessenheim ? S'agissant du développement des énergies renouvelables, dispose-t-on d'une estimation précise de ses retombées potentielles en termes d'emplois, en particulier dans les services ? Enfin, le cadre européen me paraît le plus pertinent pour parvenir effectivement à ancrer un nouveau modèle énergétique et je souhaiterais connaître les perspectives et les conditions de développement d'une « communauté européenne » de l'énergie ?