Intervention de Antoine Herth

Réunion du 5 juin 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

En écho aux réflexions qui ont été faites sur le rapport que la CRE vient de rendre public, le coût de l'énergie électrique représente effectivement un facteur de compétitivité pour notre pays et je rejoins les propos de la ministre sur la nécessité de déterminer une trajectoire tarifaire pour les prochaines années. Il s'agit d'une question centrale et nous devons mesurer jusqu'où les Français et les entreprises accepteront d'aller. Permettez-moi d'exprimer une préoccupation non pas sur le volet « consommation » des attributions de notre commission mais davantage sur le volet « production ». Il existe une tentation forte de faire le procès des choix effectués par l'ancienne majorité sur le nucléaire mais, à aucun moment, cette dernière n'a touché à ce levier majeur pour notre pays. L'objectif affiché de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans notre production électrique s'accompagne d'une forme de fébrilité du groupe majoritaire sur certains sujets comme l'énergie éolienne ou l'installation de panneaux photovoltaïques.

Or, ces décisions ont des effets « papillon » sur les coûts de production sur lesquels il convient d'être attentif. Enfin, je le répète – sans agressivité – mais nous avons perdu un an : le débat de « cadrage général » que nous avons aujourd'hui aurait dû avoir lieu il y a un an, au lieu de commencer par la question du modèle de tarification, sur un registre qui, de surcroît, était culpabilisant pour les Français. L'initiative du débat actuel est une initiative intéressante comme j'ai pu le constater à Strasbourg, au niveau du Conseil régional d'Alsace, et fournit un « miroir » important pour les décideurs publics. Une bonne surprise est effectivement de constater une prise de conscience des citoyens sur les enjeux de la transition énergétique dans notre pays. Dans la mesure où ce débat apporte de bons matériaux, on peut néanmoins regretter qu'il ne soit organisé que dans 14 régions sur 22. Enfin, je tiens à rappeler que, si EDF représente effectivement un acteur majeur, il ne faut pas pour autant négliger le rôle de distributeurs non nationaux qui sont autant de « petits poucets » de la distribution électrique, véritables réservoirs d'initiatives originales grâce à leur proximité avec les collectivités territoriales. Sur ce sujet important de la transition énergétique, l'opposition travaillera dans un esprit constructif, comme nous l'avons fait lorsque nous étions majoritaires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion