Des décisions concernant la transition énergétique en milieu rural ont été annoncées qui relèvent des ministères de l'écologie et de l'agriculture. Je trouve surprenant que l'énergie-bois soit peu évoquée. En revanche, un important volet est consacré à la méthanisation. Comme nous n'allons pas changer nos pratiques agricoles dans l'immédiat, cette filière doit retenir notre intérêt. J'ai récemment visité une centrale de méthanisation dans mon département, exploitée par le propriétaire d'un élevage de 100 vaches. Celui-ci m'a expliqué qu'une centrale de ce type par canton, en Dordogne, permettrait de produire l'équivalent de la production de la centrale nucléaire du Blayais. La reconversion énergétique est donc possible ! La durabilité de ces centrales de méthanisation repose néanmoins sur le maintien à proximité des élevages – car le digestat est le produit des déjections animales, des déchets et alimentaires. Il faudrait donc peut-être envisager l'implantation de centrales collectives etou publiques pour éviter qu'elles soient tributaires d'une exploitation agricole en particulier. Il faudrait aussi interdire que le méthanisateur puisse être alimenté à partir de matières premières agricoles, comme cela se produit déjà en Italie ou en Allemagne. Un dernier mot concernant le volet autoconsommation : derrière les centrales de méthanisation, on produit du compost, du jus azoté, de l'énergie sous forme de gaz chaleur mais aussi de l'électricité, souvent sous-utilisée aujourd'hui en l'absence d'un réseau approprié. Il faut donc aussi se pencher sur cette question de l'utilisation d'énergie en circuit fermé, à laquelle je sais que vous êtes attachée, Mme la ministre.