Concernant l'intérêt légitime, je ne me place pas à l'horizon 2014 ou 2015. La directive européenne a été adoptée en 1995 et concernait la protection des données personnelles ainsi que la libre circulation de ces données. Il ne s'agissait pas de protéger des citoyens, mais de fournir un cadre juridique permettant aux données personnelles d'être suffisamment sécurisées, de transiter d'un pays à un autre, de sorte que l'on puisse faire du business avec.
Aujourd'hui, on est en train de réviser ce cadre. Mais il faut savoir que, dans vingt ans, nous aurons peut-être des bouts d'Internet dans le corps et que l'intérêt légitime d'une compagnie d'assurance sera peut-être, dès lors, d'envoyer de petits robots vérifier si nous avons un cancer pour augmenter, si c'est le cas, notre prime d'assurance – en nous demandant notre consentement ou non.
Il ne faut pas penser qu'Internet est constitué seulement d'un clavier, d'une souris et d'un écran. C'est ce que nous connaissons pour l'instant, qu'il s'agisse d'un ordinateur ou d'un téléphone portable. Dans cinq, dix, quinze, vingt ans, où en seront les réseaux d'ordinateurs ? Je l'ignore. Ce que je sais, en revanche, c'est que certains industriels ont réussi à faire énormément de business – et tant mieux pour eux ! Google a une capitalisation boursière, ainsi que Facebook. Je ne sais pas ce qu'il va se passer, mais il me semble important d'encadrer les choses pour que ce soit l'humain qui contrôle, et pas la machine.