Intervention de Christian Piotre

Réunion du 5 juin 2013 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Christian Piotre, chef du contrôle général des armées :

Monsieur Le Bris, j'ai dit qu'il n'y avait pas eu d'incurie, d'incompétence, ni d'irresponsabilité, ce qui veut dire a contrario que les autorités décisionnaires avaient des responsabilités ! Je répète que j'assume entièrement les miennes.

Par ailleurs, ce n'est pas de gaieté de coeur que nous avons procédé à des regroupements de services. Mais quand vous devez réduire le ministère de 54 000 emplois en six ans, soit vous rognez toutes les organisations de façon irresponsable, soit vous réfléchissez à d'autres structures, d'autres modes d'organisation, qui bouleversent les habitudes mais permettent d'être à la hauteur du défi.

Au-delà du regroupement des commissariats dans un seul service, la gestion des commissaires laisse, dans la première partie de leur carrière, toute sa place à la spécificité de l'armée qu'ils servent. Mais la dimension interarmées du commissariat fait qu'à un moment donné, plutôt dans la deuxième partie de carrière, les cultures d'armées tendent à s'effacer.

Le CGA fonctionne selon différentes méthodes, dont celle du contrôle d'accompagnement : certains membres du service se voient affectés des domaines de surveillance sur lesquels, par des notes ou des interventions au sein de réunions, ils apportent en toute indépendance leur vision et leurs critiques. C'est une mission exigeante, souvent inconfortable et qui demande du courage – je ne crois pas d'ailleurs que le CGA en ait manqué.

Monsieur Pueyo, les relations avec les entreprises sont de deux ordres. Si la conception du projet est de la pleine responsabilité du ministère de la Défense ou du service désigné pour être maître d'ouvrage, pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage nous faisons appel à un prestataire qui nous aide à comprendre les processus et à apporter des analyses. Dans un deuxième temps, un marché, beaucoup plus important, est passé avec un maître d'oeuvre industriel du système.

Il y a bien eu un ou plusieurs contrats de maîtrise d'ouvrage et d'assistance à maîtrise d'ouvrage. Aujourd'hui, le prestataire de référence pour la mise en place du système d'information Louvois est l'entreprise Steria.

Il serait utile que le CGA examine la façon dont le ministère de la Défense a piloté ses relations avec ses prestataires. Depuis au moins quatre ans, il ne cesse de dire combien le ministère est parfois faible dans la manière dont il organise son interface avec ses contractants. Lorsque ce pilotage s'est bien passé, nous avions généralement fait un effort important de constitution d'une équipe de maîtrise d'ouvrage et, a contrario, partout où celle-ci était fragile, nous avons eu des difficultés. Nous devons en tirer les enseignements.

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