Intervention de Julien Aubert

Réunion du 11 juin 2013 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Ce débat sur la transition énergétique fait apparaître des points de consensus. Le groupe UMP soutient l'idée d'une diversification du bouquet énergétique ; il faut permettre à des sources alternatives de trouver toute leur place. Quant à la méthode que nous recommandons, elle tient en un mot : pragmatisme. Nous récusons toutes les idéologies avec trois priorités à l'esprit.

La première priorité est de lutter contre les émissions de CO2. Compte-tenu de ses engagements internationaux, la France doit s'engager pour en réduire le volume. Ceci n'interdit pas de se poser des questions sur l'exploitation des gaz de schiste ou sur l'impact d'une croissance des énergies nouvelles sur le bilan carbone. Une étude récente de la fondation Concorde a montré que, à cause des délocalisations, leur impact est probablement plus limité qu'espéré sur ce dernier point. Notons aussi que le nucléaire est une énergie décarbonée puisque les émissions françaises sont six fois inférieures à celles de l'Allemagne.

Notre deuxième impératif est celui de l'emploi. Il faut raisonner en termes de filière, maximiser celles qui créent de l'emploi – comme le nucléaire, justement, qu'il n'est pas envisageable d'affaiblir. Créer d'autres filières est tout aussi souhaitable. Veillons toutefois à la qualité des emplois qui sont détruits et créées, car tous ne se valent pas.

Enfin, notre troisième objectif doit être de maintenir le coût de l'énergie aussi peu élevé que possible. Quels que soient les secteurs – efficacité énergétique, enfouissement des déchets, développement de nouvelles filières, etc. –, on compte en dizaines de milliards d'euros. Gardons-nous d'obérer les choix futurs : les ressources se raréfient et il ne faut surtout pas qu'elles viennent à manquer au moment de passer à la troisième ou à la quatrième génération nucléaire.

Nous devons garantir l'indépendance énergétique de la France, qui fait sa force, ainsi que les emplois qui y participent, si possible en en créant d'autres, et préserver ce qui fonctionne, notamment la filière nucléaire. Nous devons aussi réfléchir à des sujets connexes, comme les réseaux, puisqu'un déploiement intensif des énergies renouvelables et des centres de faible production obligerait à repenser leur architecture prévue pour des centrales d'envergure. Au regard des nombreuses étapes et des enjeux financiers, avançons avec pragmatisme en gardant en mémoire nos priorités.

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