Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, nous sommes réunis aujourd'hui afin de débattre devant la représentation nationale de la réalité peu connue de l'immigration professionnelle et étudiante et de déterminer les grandes lignes directrices de l'action publique dans ces domaines.
À première vue, ce débat peut sembler plus consensuel que la question de la politique migratoire dans son sens le plus général, qui a bien souvent du mal à échapper aux caricatures et aux anathèmes.
En effet, l'objet de nos débats de ce jour est empreint d'une certaine évidence : les talents étrangers et les visiteurs professionnels contribuent au dynamisme et au rayonnement de l'économie française. Et chacun ici en convient, les étudiants étrangers et les professionnels qualifiés représentent pour notre pays une réelle valeur ajoutée.
Reste encore à s'accorder sur les modalités du contrôle des flux de l'immigration. À cet égard, l'immigration professionnelle et étudiante est attachée à de problématiques inhérentes et communes à la question de la politique migratoire dans son ensemble.
À ce titre, reconnaissons l'intérêt d'une démarche qui nous permet d'engager un débat, aussi clivant soit-il, dans des conditions dépassionnées. Ce débat est utile, alors que nous aurons prochainement à examiner de nouveau la question, dans le cadre du projet de loi que nous soumettra le Gouvernement.
La question de l'immigration professionnelle et étudiante s'inscrit dans le cadre plus général de l'immigration sous toutes ses formes. Je veux rappeler à ce titre ce que le groupe UDI entend par une politique migratoire qui soit à la fois responsable, juste et efficace.
La politique migratoire de la France a une longue histoire et c'est en partie de cette histoire que découle la société française que nous connaissons aujourd'hui.
La France, pays des droits de l'Homme, héritière des Lumières, s'est toujours efforcée de conserver sa tradition humaniste et ses valeurs, dans le respect de la dignité et de la protection de la vie humaine. Premier pays d'accueil des demandeurs d'asile en Europe, elle est encore aujourd'hui, de par ses traditions et ses engagements internationaux, une terre d'accueil.
Pour autant, sans se limiter à une simple question quantitative des flux migratoires, notre politique d'immigration se doit d'être ferme et concentrée sur la lutte contre l'immigration irrégulière, car une immigration non maîtrisée, c'est autant d'exclusion, de précarité et de pauvreté.
C'est la raison pour laquelle l'UDI préconise une approche réaliste de la politique migratoire, une approche qui s'éloigne autant de l'objectif de l'immigration zéro que d'une idéologie angélique et exagérément altruiste.