Comment l'a souligné M. Aubert, nous n'avons pas échappé à l'émotion : on a pratiqué l'amalgame, la stigmatisation ! Certains feignent d'ignorer, ici, que l'immigration de masse ne trouve pas sa justification dans le respect des Droits de l'Homme et dans la charité.
Nous avons pu constater, dans le document préparatoire, que de grands syndicats – je pense à la CGT et à la CGPME – ont tout de même fait preuve d'une certaine lucidité. Ainsi, la CGPME considère que « s'il y a une priorité, elle devrait viser à mieux mettre en avant la main-d'oeuvre disponible sur le territoire Français ». C'est d'autant plus intéressant que, comme on l'a souvent souligné, aujourd'hui, l'immigration professionnelle représente uniquement 10 % des 200 000 entrées légales par an, contre 60 % pour l'immigration familiale, ce qui est d'autant plus réducteur qu'elle ne concerne que les primo-arrivants légaux. Elle exclut, évidemment, les ressortissants de l'Union européenne, les travailleurs temporaires, les clandestins et tous les bénéficiaires du droit au séjour à un autre titre qui prennent un emploi par la suite. La CGPME avance le chiffre de 100 000 personnes par an pour cerner l'immigration professionnelle au sens large, alors que, je ne vous l'apprends pas, on compte 4,74 millions de demandeurs d'emplois soumis à une obligation de recherche. Permettez-moi de vous poser une question toute simple : comment justifiez-vous le recours à une main-d'oeuvre étrangère dans ce contexte de chômage de masse ? Il nous est souvent répondu que c'est pour pourvoir des postes que les Français ne veulent pas parce qu'ils sont quelque peu fainéants.