Intervention de Michel Herbillon

Réunion du 5 juin 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Le Président Nicolić, répondant à des journalistes qui l'interrogeaient, pour la télévision bosniaque, sur Srebrenica, où 8 000 musulmans bosniaques avaient été tués par les forces serbes en 1995, a prononcé ces mots : « Je m'agenouille et je demande que la Serbie soit pardonnée pour le crime commis à Srebrenica. » Poursuivant ainsi : « C'était un crime horrible (…) commis par des membres de mon peuple. Et je voudrais qu'ils soient tous punis. » Même si les excuses pour ce massacre ne sont pas une nouveauté en Serbie, jamais jusqu'à présent un chef d'État serbe n'était allé aussi loin. Et cette demande de pardon « à genoux » a eu d'autant plus de retentissement dans les Balkans qu'elle vient de la part d'un ancien nationaliste – compagnon de route de Slobodan Milošević – que la presse ex-yougoslave qualifie souvent de « repenti ». Cette phrase est incontestablement un signe de volonté de réconciliation et est peut-être à mettre en relation avec la démarche commune que nous avons eue lors de notre mission avec nos amis allemands, démarche à laquelle les Serbes ont pu être sensibles. Je ne sais pas s'il y a un rapport, je n'en suis pas sûr, mais je rappellerai quand même pour mémoire qu'en d'autres circonstances le Chancelier Willy Brandt lui-même s'était agenouillé…

Une autre phrase du Chef de l'État prononcée à cette occasion a eu un impact fort : celle dans laquelle il a dit que, pour lui, les habitants de la république serbe de Bosnie étaient des « Bosniaques comme les autres ». Les medias et observateurs y ont vu une manière de couper court à des velléités serbes de rattachement à la « mère patrie » mais aussi la fin des prétentions à bâtir une « Grande Serbie » dans les Balkans, auxquelles le Président Nikolić lui-même n'était pas complètement étranger il y a encore une petite dizaine d'années.

Je laisse la parole à notre Présidente pour la conclusion.

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