Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 5 juin 2013 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous recevons aujourd'hui M. Blaise Compaoré, président de la République du Burkina, qui revient du Japon où il a participé à la cinquième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique. Je précise que cette audition se terminera à midi, car notre invité sera ensuite reçu à déjeuner à l'Élysée par le Président de la République, avant de participer à la cérémonie de remise du prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix qui a précisément été attribué cette année à François Hollande « pour sa haute contribution à la paix et à la stabilité en Afrique », selon les termes du communiqué de la directrice générale de l'UNESCO.

Monsieur le Président de la République, le sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao d'Abidjan du 27 mars 2012 vous a nommé médiateur de la crise malienne et c'est bien sûr ce dossier qui sera au coeur de notre échange. Vous êtes accompagné par M. Djibril Bassolé, ministre des affaires étrangères, qui joue un rôle très important dans votre médiation, et par M. Joseph Paré, ambassadeur du Burkina Faso en France.

La position officielle de la Cédéao sur la crise malienne a toujours été favorable à la primauté au dialogue politique inter-malien, sans que l'option militaire soit pour autant écartée, si nécessaire. Les événements de janvier dernier ont bouleversé la donne lorsque le Président François Hollande a répondu à l'appel au secours du Président Dioncounda Traoré.

Aujourd'hui, le Mali fait face à de nombreux défis et échéances majeurs : défis de la paix, qu'il faut consolider, de la réconciliation nationale, du développement économique et social, de la construction de l'État, de la gouvernance, de la démocratie.

En tant que médiateur, vous avez mené durant plusieurs mois des consultations avec les différentes parties prenantes pour restaurer la paix et, tout dernièrement, vous avez porté votre attention sur un aspect particulier du dossier, celui du blocage de la situation à Kidal, toujours occupée par le MNLA et le Mouvement islamique de l'Azawad, qui refusent le retour de l'administration et de l'armée maliennes. Or, il est très important que les élections puissent se dérouler, et ce, sur tout le territoire malien. J'espère donc que vous nous parlerez de ce que vous avez fait pour convaincre le MNLA que cela soit possible, car nous sommes très préoccupés, d'autant que nous avons appris que l'armée malienne se dirigeait vers Kidal. Il est essentiel de parvenir à un accord politique au sein de la réconciliation nationale et à une bonne coordination. Il faut aussi que le MNLA accepte d'être désarmé et de devenir un parti politique.

Après votre intervention liminaire, nous aurons certainement beaucoup de questions à vous poser, notamment François Loncle qui est rentré ce matin même, avec Pierre Lellouche, d'un déplacement au Niger et au Mali dans le cadre de la mission d'information qu'ils conduisent pour le compte de la commission.

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