Intervention de Patrice Carvalho

Réunion du 12 juin 2013 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

La mise en place des communautés de communes, des communautés d'agglomération ou des métropoles n'a fait qu'éloigner le citoyen du centre de décision. De ce fait, celui-ci n'a plus de levier à actionner, à tel point que l'on peut s'interroger sur l'opportunité d'organiser, demain, des élections municipales. À quoi servent-elles en effet ? Le pouvoir de mon beau-frère, qui est maire d'une commune de la région de Compiègne, se résume à la gestion de l'état civil. Y a-t-il vraiment besoin d'un maire pour cela ? Ne faut-il pas faire comme les Allemands, il y a quelques années, et désigner un bourgmestre, rémunéré par l'État, pour assumer cette responsabilité ? (Exclamations sur divers bancs) On pense toujours que la situation va s'améliorer. Mais ce n'est pas le cas et l'on est bien obligé de reconnaître la réalité telle qu'elle est.

Je remarque que M. Langevin veut imposer à des élus, sur Marseille, ce qu'ils ne souhaitent pas. Mais qu'on les laisse décider ! Après tout, ils ont été désignés par les citoyens sur la base d'un programme et d'une politique. Ensuite, les mêmes citoyens pourront se déterminer à nouveau.

Je voudrais maintenant parler de la péréquation. Ma commune, Thourotte, paie une péréquation, avec 37 % de logements sociaux et 85 % d'un budget en fonctionnement, à l'agglomération de Compiègne. Est-il normal de la considérer comme une commune riche ? Mais le système est complètement vicié ! Il ne correspond pas à la réalité.

Le Grand Paris nous intéresse, monsieur Gilli, car il est pour nous un passage obligé. Or, jusqu'à présent, nous avons du mal à accéder et à traverser l'agglomération parisienne. Si vous voulez vous rendre à Figeac en train à partir de Thourotte, qui est tout de même sur la ligne Paris-Bruxelles, il vous faut dix heures. Si vous voulez vous rendre à Marseille, vous pouvez prendre le train à Roissy, mais entre Thourotte et Roissy, il vous faudra prendre la voiture.

À ce propos, monsieur Langevin, à vous entendre, les gens seraient davantage des croyants que des pratiquants lorsqu'il s'agit de prendre les transports en commun. Mais c'est la réalité qui les y amène ! Qui prendrait sa voiture pour aller à Paris s'il avait des facilités pour y accéder en train ? Cela dit, je ne conteste pas que l'on ait fait preuve d'un certain individualisme en matière de transports, et je reconnais qu'il faudra du temps pour abandonner cette « culture ».

Enfin, j'affirme, comme les autres, que je suis, moi aussi, au centre du monde…

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