Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 12 juin 2013 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Le débat est extrêmement intéressant et le sujet traité éminemment politique : nous sommes amenés à reconsidérer le monde dans lequel on vit et la société dans laquelle on a envie de vivre.

Nous débattons au sein de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. C'est en effet à l'aune du développement durable que l'on doit envisager les transitions organisationnelles de la société. Celles-ci sont la conséquence de choix politiques – par exemple, empilement des structures administratives – ou le fruit de luttes sociales – construction, ou non, de logements sociaux. Mais maintenant, nous devons nous mettre d'accord sur des gouvernances communes, sur des bases démocratiques – pour les écologistes, le suffrage universel direct. Ce n'est pas simple.

S'agissant des métropoles, il ne faut pas avoir une vision trop tranchée. On ne peut pas dire que la métropole concentre tous les maux, ni qu'elle est l'avenir de la société dont elle assure le rayonnement économique et la compétitivité. Ce ne seraient que des mots qui correspondraient pas à notre volonté d'assurer à nos territoires un développement durable.

Il ne faut pas non plus ne parler que de métropoles et négliger les territoires qui ne sont pas concernés par le fait métropolitain. D'ailleurs, on ne peut pas envisager la métropole sans les territoires qui n'en font pas partie. Pour ces derniers, ne devrait-on pas réinstaurer les pays ? C'est une proposition que nous portons. Ne serait-ce pas le moyen retisser un lien entre les futures métropoles et le reste du territoire ?

Nous savons par ailleurs qu'une métropole ne saurait être figée. Son évolution est liée, nous a-t-on dit, à la mondialisation de l'économie et aux flux tendus. Nous espérons, pour notre part, qu'un changement de modèle et de développement économique nous amènera, dans dix, vingt ou trente ans, à d'autres formes d'organisation de la société – économie circulaire, circuits courts, relocalisations, fonctionnements plus durables, au service de l'économie et des habitants du territoire.

Je dirai un mot de la métropole parisienne. Il y a longtemps, là où nous sommes, ce n'était qu'un faubourg de Paris, le Pré-aux-Clercs. Un peu plus loin, c'était le village de Vaugirard. Puis la construction du périphérique imposa des limites – pour de bonnes et de mauvaises raisons. Aujourd'hui, la Métropole de Paris doit intégrer, dans son territoire, la petite couronne. Mais elle ne doit pas se confondre avec la région. La métropole doit être un lieu de vie et d'échanges, avec une gouvernance directe, et la région le centre des décisions pour l'ensemble des territoires. Faire autrement serait un non-sens géographique, économique et humain. Nous devons, entre autres, éviter l'artificialisation des terres et l'étalement urbain.

En résumé, il faut que nous nous engagions avec prudence vers la mise en place des métropoles qui ne constitueront peut-être qu'une étape vers une société moins concentrée et moins tournée vers le réchauffement climatique.

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