Au-delà de la stratégie d'ArcelorMittal, la surcapacité globale de tous les groupes pose problème. Ceux qui ont investi intelligemment dans certains pays tiennent le coup, mais ArcelorMittal a été moins prudent. Dans ce contexte, même si les syndicats tiennent un discours optimiste sur possibilité de créer des aciéries électriques, beaucoup d'acteurs affirment qu'il ne faut même pas y penser. Dans ce domaine, la France a déjà fait sa révolution. En 1977, le plan acier a supprimé 17 000 emplois. Il y a cinquante ans, soixante-dix fourneaux fonctionnaient encore en Lorraine, alors qu'il n'y en a plus aujourd'hui. L'État – c'est-à-dire le contribuable – a payé la facture.
Dès lors qu'ArcelorMittal a lancé une OPA sur toute l'Europe, de quelle marge de manoeuvre l'État dispose-t-il ? Quelle stratégie peut-il définir pour le prix de l'électricité ? Doit-il, sous une forme ou sous une autre, imposer des barrières douanières ? Enfin, puisque nous avons obtenu que 180 millions soient investis sur le site de Florange, faut-il construire un haut-fourneau, afin de transformer la recherche fondamentale en recherche appliquée ?