En ce qui concerne le Kosovo, la Roumanie a salué vivement l'accord historique entre Belgrade et Pristina. Nous sommes proches de la région des Balkans – mais nous ne sommes pas un pays balkanique –, nous sommes directement concernés. La normalisation des relations est une chose que nous avons saluée et nous souhaitons qu'elle se confirme. Le 28 juin, lors du prochain Conseil européen, il faudra une décision claire quant à la date du début des négociations d'adhésion de la Serbie. Nous plaidons pour une date claire, tout en ayant à l'esprit qu'il faudra traiter la question des Roumains vivant en Serbie conformément aux standards européens. Sur le Kosovo, nous avons une position de non reconnaissance fondée sur le droit international mais nous savons aussi faire preuve d'ouverture. On ne peut l'ignorer. Ainsi, nous avons adopté une position constructive, par exemple, lors de l'adhésion du Kosovo à la Banque européenne de reconstruction et de développement. Il va en être de même lorsque nous allons discuter du mandat de négociation d'un accord de stabilisation et d'association. La conséquence principale de cette évolution des relations entre Belgrade et Pristina fait que la région des Balkans, tôt ou tard, sera intégrée à l'Union européenne, ce qui correspond aux intérêts de la Roumanie.
A la question posée sur l'austérité et les salaires, je répondrai que ce n'est pas seulement une question socioéconomique mais qu'il s'agit aussi des conséquences de la crise économique et de la polarisation sociale qui a augmenté ; les conséquences sociales sont graves. Nous sommes très ouverts pour débattre de toute mesure qui pourra contribuer à réduire le décalage pour améliorer la cohésion entre les sociétés. C'est une question qui se voit dans tous les pays d'Europe centrale et orientale. Nous en avons d'ores et déjà débattu en Roumanie à plusieurs reprises mais sans réussir à trouver de solution. Nous avons une norme sur un revenu minimal mais sur la question des salaires minimums, la solution n'a pas encore été trouvée. Une analyse sérieuse au niveau européen est nécessaire et l'initiative franco-allemande est bienvenue. Il faut en tout cas éviter tout débat idéologique pour trouver une solution.