Monsieur le Premier ministre, le 3 juillet dernier, vous affirmiez ici même : « C'est sous le regard de nos concitoyens, sous leur arbitrage qui s'exprime par le suffrage universel, que j'entends gouverner le pays », car, disiez-vous, « la première erreur, c'est de vouloir imposer d'en haut, et dans la précipitation ».
Cependant, monsieur le Premier ministre, les actes de cette fin d'été n'ont pas suivi les engagements de juillet : « imposer d'en haut », c'est bien ce que vous êtes en train de faire ! Et en s'obstinant à ne pas soumettre le traité européen au grand débat national et au référendum que demandent trois Français sur quatre, le Président de la République et votre gouvernement ont pris une lourde responsabilité pour l'avenir de notre pays.
Car ce traité n'est rien d'autre, au mot près, que le texte signé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe UMP.)
Véritable camisole contre la souveraineté des peuples et des nations, il est même générateur d'une austérité renforcée. Évidemment, la droite s'en gausse, elle applaudit des deux mains et votera avec vous dans un lâche soulagement.
Mais je vous le dis solennellement : il n'est pas trop tard pour appeler les Français et les autres peuples à se rassembler contre l'Europe de la domination des marchés financiers, ce qui implique de détricoter un traité scélérat conçu pour nous asservir à ces marchés. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)