Ce n'est pas rien : il s'agit de ratifier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire.
J'ai eu la même gêne lorsque le Président Sarkozy nous a réunis à Versailles, après que 55 % des électeurs français eurent dit non au référendum. Je n'ai pas voté, cela a été plus fort que moi. Certes, j'appartiens à un parti centriste, le Mouvement Démocrate, que je n'engage pas, je le répète. Je souhaite de tout mon coeur et de tout mon être que nous puissions trouver les moyens, en prenant, bien sûr, du temps, et en nous basant sur les campagnes électorales. Nous venons d'en vivre deux au cours desquelles mon parti s'est beaucoup engagé, particulièrement sur la question européenne, et l'a certainement payé très cher. Il faut nous dire clairement ce que nous allons faire.
Des problèmes ont pu être résolus dans le passé en disant la vérité. Le président François Mitterrand a traité les questions les plus difficiles du siècle dernier et peut-être de l'histoire de l'humanité. Il avait ainsi annoncé, dans son programme électoral, que, s'il devenait président, il abolirait la peine de mort. Ce n'était pas rien ! Mais, dans les années 60 – excusez-moi de remonter si loin – un des hommes que j'admire le plus dans l'histoire a, malgré lui, suscité de nombreux troubles parce qu'il n'avait pas très exactement expliqué, dès le début, au peuple français ce qu'il allait faire à la fin.
Alors, au moment où nous prenons tous les jours nos jeunes à témoin en leur parlant de responsabilité, d'engagement et de confiance, pensons aussi un petit peu à eux. Le monde n'attend pas, le monde est plein d'urgence. Il est temps de revenir au modèle que nous avons été : le pays des droits de l'homme, de la liberté, de l'espérance en la démocratie ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UDI.)