Par ailleurs, une conséquence pernicieuse existe dans ce système dont vous n'avez pas forcément mesuré les conséquences économiques.
Il existe aujourd'hui de nombreux sites de comparateurs d'assurance permettant aux consommateurs de rechercher l'offre qui pourrait le mieux leur convenir. Demain, avec un système de résiliation infra-annuelle, le grand gagnant de cette situation risque d'être Google, monsieur le ministre, et je suis certaine que ce n'est pas ce que vous voulez.
D'ailleurs, le marché allemand de l'assurance auto s'apprête à voir apparaître, après l'été, un nouveau comparateur, à côté des cinq principaux existants. Et pas n'importe lequel : le comparateur de Google en assurance auto.
Le moteur de recherche profitera de la période des renouvellements de contrats pour s'afficher en bonne place, combinant sa technologie à son expérience de comparateur. Une pratique qu'il a acquise en Grande-Bretagne au cours des deux dernières années : 120 assureurs, soit 30 à 40 % du marché britannique, sont enregistrés sur le comparateur Google.
À défaut de garantir une couverture d'assurance au meilleur prix, vous offrez sur un plateau la possibilité à une entreprise étrangère de prendre le leadership et d'écraser les entreprises françaises qui existent déjà dans ce secteur.
Ce phénomène de big data est d'autant plus dangereux que derrière les assurances en ligne se cachent fréquemment des postes développés de l'autre côté de la Méditerranée. Nous sommes face à un double danger : créer un système d'assurance inégalitaire et générer la perte de nombreux emplois sur le territoire national, ce qui mérite d'être pris en compte.