Nous sommes confrontés à trois difficultés. La première tient au duo imparfait, voire au couple infernal que forment le Livre blanc et LPM. On commence toujours par définir une stratégie que l'on peine ensuite, pour des raisons évidentes, à traduire dans la loi.
La seconde est qu'un petit pays de 65 millions d'habitants comme le nôtre – ce qui représente moins de 1 % de la population mondiale – peut tout faire : porte-avions nucléaires, sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, sous-marins nucléaires d'attaque, frégates, missiles M51 à longue portée, satellites, avions de combat et de transport, comme l'A400M, avions ravitailleurs, hélicoptères de combat comme le Tigre ou de transport de troupes comme le NH90, chars Leclerc, véhicules blindés de combat d'infanterie… Mais, si nous pouvons tout faire en dehors des drones, nous butons toujours sur la difficulté de choisir nos équipements et les missions que nous souhaiterions remplir.
La troisième difficulté tient au trio que forment l'état-major, la DGA et les industriels. Ces derniers nous expliquent sans cesse qu'il faut effectuer des sauts technologiques. Or ceux-ci, alors même qu'ils ne sont pas toujours indispensables, augmentent de 30 à 50 % le prix des équipements et, par conséquent, celui de leur MCO.