Intervention de Jacques Gautier

Réunion du 24 septembre 2012 à 15h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Gautier, sénateur :

Il faut parler en termes non seulement de MCO mais d'entraînement des troupes. Le général Charpentier, qui a dirigé les forces terrestres à Lille, a souligné l'impossibilité d'entraîner ses hommes avec un budget inférieur à 120 millions d'euros. Imaginez les difficultés de recrutement que nous rencontrerions si nous ne réalisions plus d'OPEX, qui sont valorisantes, et que nous n'offrions aux soldats d'autres perspectives que de balayer la cour ! Il faut absolument insister sur l'entraînement des trois armées.

La spécialité de Thales est le drone tactique, non le MALE. Or il sera onéreux d'acquérir des dronesWatchkeeper, qui sont eux-mêmes issus de drones israéliens.

Vous avez raison de signaler la montée en puissance de l'Allemagne, mais celle-ci décline sur tous les programmes en coopération. Nous dénonçons sa manière d'utiliser la clause de juste retour. Loin de recourir à des entreprises qui disposent déjà de compétences, elle charge certaines d'en acquérir afin de créer de l'emploi : sa commande d'A400M, supérieure à ses besoins, lui a ainsi permis de récupérer des parts de fabrication. Elle a confié à MTU, qui ne savait pas le faire, le système FADEC, la fabrication d'une partie des moteurs. Rolls-Royce et Safran ont dû finalement reprendre le marché.

Sous l'influence du trio état-major, DGA et industriels, les matériels sont de plus en plus sophistiqués ; mais peut-être assiste-t-on à une prise de conscience. Cette semaine, nous avons observé sur un BPC que les matériels de navigation courante sont ceux, à bas prix, de la marine marchande, alors qu'on recourait jadis sans grande utilité à des capacités militaires très onéreuses, en mesure de résister à trois frappes nucléaires. Il en va de même pour les blindés. Les successeurs du VAB devront être plus rustiques mais modulables. Pour 80 % des missions, une triple protection, des céramiques ou des protections anti-RPG-7 ne sont pas nécessaires. En revanche, il faudra prévoir des kits, non pour la totalité des 1 500 appareils, mais pour une centaine d'entre eux. Nous autres parlementaires devons veiller à faire baisser les coûts. Reste que, si nous exerçons une mission de contrôle, c'est à l'exécutif qu'incombe la décision.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion