Nous ne souhaitons pas baisser la garde. J'entends parler de mutualisation ou d'un noyau dur : quand Mme Durrieu était à Chypre, nous étions à Brest, où le vice-ministre de la défense polonais s'est montré très désireux d'un rapprochement, preuve que la situation est plus complexe qu'on ne peut le penser. Nos amis allemands demandent à nous rencontrer. Quant aux Britanniques, le traité de Lancaster House est exemplaire, car la dissuasion nucléaire est pour nous essentielle.
Je suis d'accord pour que nous nous rapprochions de l'Allemagne et que nous intégrions le plus vite possible à nos groupes de travail et de réflexion l'Italie ou l'Espagne, sans méconnaître les contraintes économiques qu'elles connaissent. La coopération pourra s'opérer de manière bilatérale avant de devenir multilatérale. Je vois donc d'un bon oeil le rapprochement entre BAE et EADS, avec l'accord tacite des gouvernements. C'est ainsi qu'on s'achemine vers une défense européenne.
Si nous ne voulons pas que l'Europe se déclasse, il faut conserver des potentialités de défense : attention à ne pas devenir le musée de nos savoir-faire, riche de belles réalisations dont aucune ne serait opérationnelle ! Maintenons le cap. N'est-ce pas nous qui votons le budget ? Loin de moi l'idée de lancer un appel à la révolte, mais nous pouvons nous rassembler ni contre ni avec, mais face au Gouvernement, et trouver le moyen d'imposer notre conception de la défense. Nous aurons plus de chances de réussir ainsi que si nous nous chicanons sur le rôle respectif de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande. Un enjeu tel que la défense de la France mérite que l'on dépasse certaines visions polémiques et sclérosantes.