C'est en visitant l'Estonie en 2008, pour préparer la présidence française de l'Union européenne, que j'ai pris la mesure de l'attaque qui avait frappé ce pays de 1,3 million d'habitants, fragilisé par son passage brutal de la « suradministration » soviétique à la dématérialisation. L'offensive serait d'ailleurs d'origine russe, à la suite du déplacement d'un monument à un héros soviétique. En réaction, ce petit pays s'est doté d'une organisation remarquable, obtenant dès 2008 que l'OTAN parraine sur son sol un centre d'excellence auquel la France vient d'adhérer, comme cela a été annoncé à Brest. Ce think tank, spécialisé dans les questions juridiques, normatives et pour partie techniques, est assurément bien plus efficace que l'Agence européenne de la cybersécurité (ENISA), basée en Crète, qui n'a pas fait la preuve de sa crédibilité.