Nous assistons depuis votre arrivée au ministère à une modernisation accélérée de la politique culturelle. Le rapport Lescure s'inscrit pleinement dans le prolongement de votre action. Je salue ainsi la vaste réflexion conduite sur la politique culturelle au XXIème siècle, qui sera celui du numérique. La révolution numérique, rendue possible par les avancées des technologies de l'information et de la communication (TIC), bouleverse profondément la production et l'utilisation des biens culturels. Il est indispensable d'adapter notre politique culturelle à ces nouvelles pratiques pour garantir son efficacité et sa justice. La dématérialisation d'une partie de l'offre culturelle nous permet de réaliser l'ambition historique de la gauche : la démocratisation de la culture, ou son ouverture à tous les publics, afin de la faire entrer dans tous les foyers, jusqu'aux moins fortunés et aux moins familiarisés avec le monde de la culture. Parce qu'il fait tomber bien des obstacles en termes de géographie, d'accessibilité ou de prix, le numérique nous offre l'opportunité de faire un pas vers l'égalité d'accès à la culture – donc l'égalité dans notre société. Cela suppose cependant de réduire de manière significative la fracture numérique, en garantissant une couverture en haut débit sur la totalité du territoire, faute de quoi nous aurions de nouveau un centre favorisé et une périphérie marginalisée. La proposition 46 du rapport traite indirectement de ce sujet, en évoquant l'investissement dans les infrastructures de haut débit. Cela suppose aussi que l'école ouvre nos enfants aux potentialités artistiques et culturelles du numérique, tout en leur permettant de découvrir les règles de son utilisation. Sous quelle forme envisagez-vous d'intégrer l'apprentissage du numérique dans le parcours artistique et culturel prévu par le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République ?