Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 21 mai 2013 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Monsieur le ministre de la défense, nous vous recevons à l'occasion de la publication du nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, rendu public le 29 avril. Nous suivrons le devenir de ce document, qui sera traduit prochainement dans une loi de programmation militaire dont vous nous préciserez peut-être le calendrier.

Les bouleversements géopolitiques intervenus depuis la publication du précédent Livre blanc, en 2008, rendaient indispensable l'élaboration d'un nouveau document stratégique. Alors que la crise économique et financière pèse lourdement sur les budgets militaires, notre environnement s'est considérablement transformé. Les révolutions arabes suscitent autant d'espoirs que de risques, comme le montre chaque jour la tragédie syrienne. Des menaces telles que le terrorisme, les attaques informatiques ou la prolifération nucléaire se sont amplifiées. En outre, la crise malienne est venue rappeler l'importance de disposer d'un outil militaire performant. À cet égard, je vous félicite d'avoir su mener à bien une opération que tous considèrent comme un succès. Parallèlement, les États-Unis, qui ont mis un terme à leurs principaux engagements militaires en Irak et en Afghanistan, ont réduit leurs dépenses militaires et réorienté une partie de leurs efforts vers l'Asie et le Pacifique, sont devenus plus circonspects à l'égard du recours à la force, ce qui n'est pas sans conséquences sur la relation transatlantique.

Dans ce contexte, quelles réponses apporte le Livre blanc ? Quelles sont ses principales orientations, notamment sur les missions et les moyens de nos forces armées ? Les guerres en Libye et au Mali ont montré nos carences dans les domaines du renseignement, du ravitaillement en vol comme du transport de troupes et de matériel. Avons-nous tiré les leçons de ces conflits ? Comment est envisagée notre présence en Afrique ? Quelle est notre doctrine en la matière ?

Comment abordez-vous la dimension européenne ? Avec la Commission de la défense et le Sénat, notre Commission organisera le 11 juillet, à l'Assemblée nationale, un colloque sur la nouvelle impulsion politique qui doit être donnée à l'Europe de la défense. Les progrès viendront sans doute moins d'initiatives institutionnelles que d'une approche concrète et pragmatique, comme celle que vous vous êtes engagé à adopter. Qu'en sera-t-il de l'industrie d'armement, de la mise en commun des capacités et de la révision éventuelle du rapport Solana qui, en 2003, identifiait les principales menaces et les orientations de la politique européenne de défense ?

Faut-il nourrir l'ambition d'un Livre blanc de l'Union européenne, qui serait sans doute difficile à élaborer ? La France jouera-t-elle un rôle dans ce sens à l'occasion du Conseil européen de décembre, sur lequel vous avez déjà beaucoup travaillé ? Utilisera-t-elle le mécanisme des coopérations structurées pour relancer l'Europe de la politique étrangère et de la défense ?

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