Merci d'avoir souligné, en rappelant que la défense française fonctionne, tout ce que vous devez à vos prédécesseurs !
D'ordinaire, un Livre blanc est toujours été guidé par une ambition pour la France. Celui-ci n'a pas d'autre but que d'adapter notre politique à un budget contraint. Faute de pouvoir maintenir leur pouvoir d'achat, nos armées auront besoin dès 2014 des actifs, notamment immobiliers, de l'État. Certains de vos prédécesseurs auraient aimé les réaliser. Ce sera désormais une nécessité.
La suppression de 24 000 nouveaux postes, après la disparition de 30 000 postes, affectera particulièrement l'armée de terre, qui reste pourtant « la reine des batailles ». On l'a vu en Libye : il n'y a pas de paix durable là où elle n'intervient pas. Vous allez affecter deux brigades au combat. Les autres seront déclassées. On instaurera ainsi une armée à deux vitesses : celle des seigneurs de la guerre et celle des valets d'armes. De ce fait, nous perdrons en souplesse. Nous ne pourrons plus intervenir sur neuf endroits différents comme nous le faisions jadis. Quand bien même nous conserverons la capacité d'entrer les premiers au combat, nous serons confrontés, si les conflits s'enkystent, à des problèmes de relève.
Enfin, je crains que vous n'ayez bien du mal à satisfaire les exigences du Livre blanc – douze avions ravitailleurs multirôles, cinquante A400M –, dont je ne conteste évidemment pas la nécessité.