Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et concerne la position de l'Union européenne sur la situation en Syrie.
Selon l'observatoire syrien des Droits de l'homme, le conflit aurait déjà fait près de 100 000 morts, très probablement, pour certains d'entre eux, victimes de l'utilisation d'armes chimiques.
Au moment où les rebelles de l'armée syrienne libre, débordés par des combattants islamistes, démontrent leurs limites face à l'armée syrienne, alors que l'organe politique de l'insurrection, le CNS, peine à émerger en tant que structure politique crédible et que, sur le plan régional, les répercussions du conflit n'ont jamais été aussi dangereuses, les vingt-sept pays membres de l'Union européenne sont parvenus fin mai, non sans mal, à se mettre d'accord pour lever l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens et maintenir l'ensemble des sanctions prises depuis deux ans contre le régime de Bachar al-Assad.
Une telle décision, qu'il faut saluer, constitue un moyen de pression sur le Gouvernement syrien face à son refus de négocier une sortie de crise.
Cependant ces armes, dont l'envoi sera effectif à partir du 1er août, sur un terrain sans aucune force de contrôle véritable, ne risquent-elles pas de tomber entre de mauvaises mains ? Une course aux armements n'est-elle pas à craindre et un accroissement de l'intensité des combats à redouter ? Ne faut-il pas plutôt privilégier la solution politique ?
À ce titre, la conférence internationale sur la Syrie, organisée à l'initiative des États-Unis et de la Russie dans le but d'ouvrir des négociations entre des représentants de l'opposition et ceux du régime Assad, prévue en juin, a été reportée. Pourriez-vous nous préciser, monsieur le ministre, si elle doit se réunir prochainement ? Quelle est la position de la France ? Comment jugez-vous l'action de l'Europe qui, dans ce domaine comme dans celui de la défense, a beaucoup de progrès à faire ?