La précipitation qui a présidé à l'inscription de ce texte à l'ordre du jour de la commission et de la séance publique ne nous a malheureusement pas permis de préparer sérieusement son examen. Sinon, nous n'aurions pas manqué de proposer, par exemple, d'élargir son champ d'action à l'ensemble de l'industrie du pneumatique.
L'amendement du président de la commission des affaires économiques, François Brottes, visant à tirer des enseignements de ce cas est évidemment bienvenu, mais il ne répond que partiellement à nos préoccupations.
Enfin, le rapport servant de base à nos discussions constitue un véritable réquisitoire contre la direction de l'entreprise concernée ; les syndicats y sont quasiment représentés comme des victimes héroïques du grand capital. Pourtant, en février dernier, le secrétaire général de la CFDT ne reprochait-il pas à la CGT – ultra-majoritaire dans l'usine – « une position dogmatique », l'accusant de « porter une responsabilité dans ce qui se passe à Goodyear, à part égale avec la direction ».
Les députés du groupe UDI n'ont nullement l'intention de clouer au pilori des boucs émissaires tout désignés, avant même l'ouverture des travaux de la commission d'enquête, laquelle devra faire la lumière sur la responsabilité de chacun. Mais à lire le rapport, les auteurs semblent avoir déjà rédigé les conclusions de cette commission que vous appelez justement à créer.