Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 18 juin 2013 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, présidente :

Madame la ministre, je vous remercie pour la façon dont vous avez posé les questions, auxquelles nous n'avons plus qu'à répondre.

Comme vous l'avez dit, le système des droits familiaux pèche par son opacité, sa complexité et parfois, par une certaine iniquité. Mais le système des retraites, qui ne se limite pas au régime de base du secteur privé, est lui-même très complexe. En outre, les femmes ne connaissent souvent leurs droits à la retraite – et donc ce qu'elles vont toucher – qu'au moment où elles y arrivent. C'est alors que se profilent des situations souvent dramatiques.

Le rapport Moreau préconise deux solutions pour réformer les droits familiaux : l'une radicale, et l'autre à évolution lente. Va-t-on vers une refonte complète de ces droits ? Celle-ci se justifierait, pour des raisons de justice. Mais elle risque de prendre du temps, car pour mener une telle réforme, il faudra faire des études d'impact.

Par ailleurs, vous n'avez pas abordé le sujet du report à soixante-sept ans du départ à la retraite, que l'on justifie par une plus grande longévité. Certes, au sortir de la guerre, on n'imaginait pas vivre aussi longtemps. À ce propos, si les femmes ont une plus grande longévité que les hommes, elles vivent moins longtemps en bonne santé que ceux-ci.

Cette mesure est particulièrement injuste pour les femmes qui seront les plus nombreuses à devoir attendre soixante-sept ans pour partir en retraite avec un taux plein, du fait de l'allongement progressif de la durée de cotisation. Ne pourrait-on pas revenir à soixante-cinq ans ? Bien sûr, je suis consciente que l'enjeu de la prochaine réforme est d'éviter que nous ne nous retrouvions en 2020 avec un déficit de 20 milliards. Mais on voit mal comment certaines femmes pourraient travailler jusqu'à soixante-sept ans. Un accord sur la qualité de vie au travail, nous avez-vous dit, est sur le point d'être signé. Je m'en réjouis, mais je remarque que certains métiers, majoritairement occupés par des femmes, ne sont pas considérés comme pénibles. Dans les EHPAD, dans les crèches, dans les maisons de santé, les femmes qui vieillissent connaissent des problèmes musculaires. Elles n'effectuent pas un travail de force comme sur les chantiers, mais ces métiers n'en sont pas moins usants. Ces sujets-là sont encore à étudier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion